Tochi, la Terre Sanglante
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 [Prologue] Souffle le vent,... le vent de la vengeance...

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Saura Nightspear

Saura Nightspear


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MessageSujet: [Prologue] Souffle le vent,... le vent de la vengeance...   [Prologue] Souffle le vent,... le vent de la vengeance... Icon_minitimeMar 11 Mai - 22:09

[ Hrp// Ceci est un événement passé n'ayant aucun lien avec le présent actuel (évident =D).
Considérez-le comme un épisode de l'histoire de Saura se passant environ trois ou quatre ans avant les événements actuels. ]


Caresses abruptes, zéphyrs mordants, bises glacées et j'en passe.
Tout ce glacial orchestre prenait soin de vous gêler les os jusqu'à la moelle malgré les nombreuses épaisseurs qui couvraient mes membres. Jamais je n'étais monté si haut à cette altitude, que ce soit à pied ou en chaise à porteur, et ô combien jamais je regrettais déjà la douce canicule qui assaillait le pied de ces montagnes. Moi qui me plaignais de la chaleur qu'il pouvait faire dans les plaines de Tochi, je ne pus que me ronger les sang en découvrant à quel point les températures pouvaient descendre ici haut.

*Je comprends mieux pourquoi ma chère mère refusait toujours de rejoindre mon grand-père dans sa demeure d'été.*

Lassée du doux balancement de mon carosse, j'osais jeter un coup d'oeil par la fenêtre alors couverte d'un lourd drapé qui coupait tant bien que mal le froid mordant qui terrassait l'extérieur. A peine avais-je tiré un pan du tissu qu'une intense lumière surprit ma rétine.
Rouge, vert, bleu, une multitude de taches colorées vinrent perturber ma vision à m'en faire mal à la tête.
Je plissais les yeux sous cette violente agression, adaptant ma vision à ce trop plein de lumière. Lorsque ma vue se fit moins trouble, je pus désormais contempler les étendues neigeuses infinies et miroitantes qui s'étiraient sur le col de la montagne. Quelques rares pics rocheux laissaient émerger leurs pointes comme de rares aiguilles rouillées perçant à travers un linge immaculé.
Le soleil était haut perché, déchirant le ciel azur de sa présence imposante. Jamais cet astre flamboyant ne m'avait paru si énorme auparavant.
Douce ironie de se sentir plus proche du soleil tout en étant privé de sa chaleur. Décidemment, je regrettais le climat que j'avais quitté.

Mais ce ne devait pas durer longtemps. Ma retraite en ces lieux n'était qu'une visite de courtoisie... enfin, elle apparaissait ainsi dans mes lettres à mon vénérable ancètre. Grand-père que j'avais cottoyé pour la dernière fois lors des funérailles de ma tendre mère... paix à son âme, j'oubliais.

Un sourire se prit à embraser mes lèvres lorsque l'horizon disparu sous mes yeux et que ma destination finale m'apparut en contre-bas. Une riche demeure nous regardait depuis la gorge profonde dans laquelle elle se trouvait nichée. Etrange hotel particulier plaqué d'ébène dont l'inspiration architecturale vascillait entre celle d'un chalet et d'un palais oriental.
Cette vision ramena un peu de chaleur dans ma poitrine.
Si tout se déroulait comme je l'avais imaginé, je serais de retour dans ma propre demeure dans les quelques jours qui suivront et je n'aurai plus à supporter ce climat dérangeant.
Bien que le panorama était majestueux, mon regard ne pouvait pas se soustraire à l'ombre disgracieuse de ce petit château qui souillait ces lieux. Un voile de braises et de flammes vint se superposer sur la vision de la demeure d'été, à peine pouvais-je entendre le lointain cri d'agonie de quelques serviteurs cherchant à sauver leurs misérables carcasses des flammes.

-Madame, un groupe d'hommes vient à notre rencontre par la route.

La voix rauque de mon capitaine me parvint comme un gong, faisant disparaître la vision chaotique que j'avais eu quelques instants plus tôt.
Tirée de mes rêveries, je ramenais les pans de fourrure de mon manteau sur mes jambes et me relevait. La chaise à porteur s'immobilisa, je sentis les pieds de mon moyen de transport s'enfoncer dans la neige avant de rencontrer le sol froid, forgé par des décennies de basses températures.
Ma main poussa le battant, la brise glaciale me prit à la gorge. Je ramenais mon col, rajustait la toque qui trônait sur ma tête et enfilait mes mains dans le tendre écrin d'hermine blanche que j'avais apporté à l'occasion. La main tendue de mon capitaine resta muette en me voyant descendre le marche-pied par moi-même.
Mon regard scruta les alentours.
Moi et ma garde personnelle étions au beau milieu d'un col, qu'une route étroite venait zébrer le lourd manteau de neige qui s'étendait aussi loin que portait le regard. Nous n'étions qu'une dizaine, sans compter les porteurs et les mules qui suivaient notre convoi, transportant sur leur dos le nécessaire qu'il échoie à une dame de transporter.
Un peu plus bas, je voyais des formes sombres remonter le versant. Montées sur de puissants cheveux aux pattes musclées par les éboulements et les intempéries, ces quatre silhouettes remontaient le chemin dans notre direction et tout semblait porter à croire qu'ils venaient du chalet du doyen des Nightspear.

-Où est Yûteki? Demandai-je.

Un bruit semblable au son d'un bouchon de champagne me fit me retourner. Levant les yeux, je découvrais, perché sur le toit de ma chaise à porteur, un amas de neige blanche... un brin trop imposant à mon goût...
J'esquissais un sourire.

-Ces cheveux blancs sont un parait camouflage pour toi, mon cher paon.

Des yeux sombres perçèrent le voile blanc de ce faux tas de neige, et une tête émergea avec un long sourire, avant de se rétracter dans les plis de son manteau d'hiver, d'un blanc aussi éclatant que la neige qui nous entourait.

-Reste donc caché và, fis-je avec désinvolture, d'ici à ce que ce comité d'acceuil nous rejoigne et nous mène en sécurité, et au chaud.
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La Petite Voix

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MessageSujet: Re: [Prologue] Souffle le vent,... le vent de la vengeance...   [Prologue] Souffle le vent,... le vent de la vengeance... Icon_minitimeVen 30 Juil - 18:58

« Ils approchent, allez donc leur donner un accueil digne de ce nom »

« Oui maître »

On ne pouvait voir la figure de l’homme, un fine ombre se découpait dans l’obscurité et une voix calme ordonnait. L’Utsuwa s’inclina et tourna les talons. Il était grand, fier, le front haut, l’œil droit.
Il était vêtu de sa lourde armure de capitaine, son grand dai-katana battait son dos, un autre sabre martelait sa cuisse gauche, mais rien de cela n’entravait sa course. Les désirs de son maître avaient force de loi.

Il s’élança, héla trois des meilleurs guerriers qui se trouvaient dans la salle, et tout le petit groupe se rua , avec la même ardeur aveuglée par l’obéissance, dans l’écurie.

Ils sortirent sur le sol glacé au galop, l’allure inconscient des chevaux les auraient précipités dans les abysses du ravin qu’ils longeaient, si ils avaient été d’ordinaires cavaliers, chevauchant d’ordinaires montures.
Daru, c’était son nom, sentait le souffle puissant de son grand étalon battre sous ses cuisses. Il montait à cru, comme toujours, ses camarades se maintenaient à sa hauteur, difficilement, mais ils y parvenaient, ce qui était déjà un petit exploit.

Ils arrivèrent en vue de la petite assemblée. On les avait annoncés, bien entendu, et une silhouette gracieuse les fixait, devant la voiture.

Daru sauta de son cheval lorsqu’ils arrivèrent à environ cinq mètres, et il s’avança d’un pas rapide vers la Dame, ses trois compagnons restant en retrait.
Il s’avança au devant des gardes et se présenta:
« Daru Fenshi, Premier Utsuwa du seigneur Nightspear, et capitaine de sa garde! Il m’a envoyé à votre rencontre, Dame Saura, pour que je vous conduise à sa demeure. Je tiens à m’excuser du temps qu’il m’a fallu pour venir vous rejoindre, j’espère que vous n’avez pas trop attendu. »

Les gardes relâchèrent leur attention, et le laissèrent passer, il s’inclina humblement devant l’Akuyô.
Il était le meilleur Utsuwa du seigneur Nightspear, il avait été si longtemps à son service qu’il avait assisté à la naissance et à la jeunesse de Dame Saura elle-même. C’était réellement un combattant exceptionnel, il y avait peu d’Utsuwa qui pouvaient prétendre avoir atteint son âge. Il devait cette vie incroyablement longue à la fois à sa capacité au combat, à sa constitution et sa volonté de fer, et surtout à son indécente faculté de perception des éléments extérieurs, il avait bien entendu repéré Yûteki.

« Cependant, mon maître a formulé deux désirs vous concernant, le premier était que si jamais un ou plusieurs de vos gens se cachaient, je leur demandât de se montrer, comme celui qui se camoufle sous ce ridicule drap blanc, et qui ne m‘est pas inconnu.
Le second désir de mon seigneur votre grand père était que si jamais vous n’aviez pas suffisamment confiance en lui, au point de camoufler un ou plusieurs de vos hommes, je devais vous demander de descendre de votre carrosse, et d’y remettre toutes les armes de vos gens. Comprenez bien que cela n’est qu’une précaution, vous aurez bien entendu le droit de récupérer vos armes en sortant de la demeure, ou si nous sommes attaqués »

Il s’inclina à nouveau, remercia la jeune femme, s’apprêta à partir et fit soudain volte face.

« Il m’a également précisé qu’il était hors de questions que vous voyagiez dans votre voiture, en compagnie des armes de tout votre équipage! Je suis désolé, Ma Dame, mes ordres sont stricts. »
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Saura Nightspear

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MessageSujet: Re: [Prologue] Souffle le vent,... le vent de la vengeance...   [Prologue] Souffle le vent,... le vent de la vengeance... Icon_minitimeMar 21 Sep - 12:39

Connaissant le caractère paranoïaque de mon très estimé ancêtre, je n'étais pas si surprise des paroles que me recitaient l'Utsuwa. Le doyen de notre famille avait toujours eu le don de se mettre à dos le monde entier, jusqu'à exaspérer ceux qui partageaient son propre sang. Je ne m'étonnais donc pas pourquoi il élisait domicile dans cet endroit reculer de tous. Dans mon infinie complaisance -oui, "infinie" - je plaignais les pauvres serviteurs qui devaient partager son existence.
Je laissais glisser les paroles de l'homme sur ma carapace, après tout il n'était qu'un ambassadeur livrant son message, je n'avais pas à lui faire connaître mes sentiments sur cette prise de sécurité. Lorsqu'il eut fini, j'arquai un sourcil flamboyant.

Mais ai-je eu seulement le temps d'ouvrir la bouche que le capitaine de ma propre garde s'interposa entre l'homme et moi-même. Ce qui n'arrangea pas l'écclosion d'une certaine colère au fin fond de mon être.

-Et mes ordres sont de garantir la sécurité de mon propre seigneur... capitaine Fenshi... N'allez donc pas croire que je me plierai si facilement aux "désirs" de votre maître. Je ref...

-Oh Sancho, cesse de pleurer. Si tu n'es pas capable de protéger notre princesse sans tes armes tu ne nous es d'aucune utilité.

Le bonhomme se cabra comme un cheval fou et tourna si vite les talons que je risquais un pas de côté pour éviter de prendre un mauvais coup... Qu'il aurait pu regretter.
De mes prunelles impassibles, je scrutais les visages de mon capitaine et du petit efronté qui le mettait dans une colère noire. Devinez lequel?

-Sale garnement ! Descend donc de ton perchoir que je te fasse ravaler tes mots !

Le capitaine Sancho avait déjà porté la main sur la garde de sa lame, prête à être tirée du fourreau. Je savais que si jamais l'épée venait à être dégainée, une tête tomberait... et pas forcemment celle souhaitée par son propriétaire.
Je glissais donc entre les deux querelleurs, d'un calme et d'une grace parfaitement calculée, adoptant ce ton froid et monocorde qui n'appelle que le malheur.

-Capitaine. Yûteki...

Mes yeux glissèrent sur le jeune homme à la toison blanche, celui-ci me fixait sous toutes les coutures, attendant avec patience les instructions que j'allais lui donner. Je devinais la même loyauté dans les yeux de mon capitaine.

*Ah, que les chiens peuvent être loyaux mais si peu sociaux entre eux...*

-Si vous pouviez ranger vos armes en même temps que votre fidélité pendant les quelques minutes de cette entrevue, je n'en serais que plus ravie. Surtout en présence d'un membre si éminent de la maison de mon ancêtre.

Mon regard se posa sur l'Utsuwa des montagnes.

-Cessez-donc cette querelle sur le champ avant de me faire honte.... à nouveau.

L'ambiance sembla se glacer, le vent et le froid qui régnaient en ces montagnes n'arrangeaient rien à tout cela. Maintenant que le calme était revenu...

-Capitaine Sancho, sifflai-je, si vous aviez l'obligeance de bien demander à vos hommes de charger toutes les armes à leur disposition dans la chaise à porteur.

-Mais Dame Saura, ils...

-Capitaine, si vous osez remettre en cause la confiance que je porte à ma vénérable famille, je peux vous assurer que la votre sera ébranlée par la perte tragique et inexplicable de tous ses membres, vous y-compris.

Mon regard cingla et ma langue claqua, mettant fin aux gémissements de mon chien de garde. Celui-ci, inclina légèrement la tête, puis s'éloigna, exécutant à contre-coeur mes ordres. Sans équivoque, je croisais le regard de mon utsuwa.

-Toi aussi Yûteki, range-donc tes lames dans la voiture.

Le jeune paon resta un instant immobile, hésitant? Non, il obéit. Descendit du toit de la chaise à porteur et dénoua la ceinture où pendait ses lames jumelles avant de les ranger sous les bancs de la chaise à porteur. Suivit par le reste de ma garde, cette petite masse informe s'affairait à faire disparaître le moindre bout de métal qui pouvait être considéré comme une arme.
Pendant ce temps, je me pris à approcher ce dénommé Fenshi. Mon habit d'hiver l'effleura doucement et sans un mot de ma part, je l'entrainais un peu plus loin sur la route, loin des oreilles mal avisées.

-Seigneur Fenshi, fis-je sur le ton de la confidence, je tiens à ce que mon grand-père puisse passer une semaine agréable à mes côtés. Je peux comprendre qu'un homme si respectable et si agé que lui puisse exiger dans son propre domaine de telles mesures de sécurité. Mais sachez que je tiens à me plier au moindre de ses doutes, quitte à laisser mon orgueil de coté et celui de mon équipage par la même occasion.

Je m'arrêtais, passant devant l'Utsuwa et me retournant pour lui faire face, les yeux dans les yeux.

-Mon grand-père m'a beaucoup parlé de vous dans sa correspondance, il vous place en très haute-estime, sachez-le. Bien peu de gens dans son entourage peuvent se vanter d'être aussi bien vu et digne de sa confiance.
Et comme vous avez bien pu le constater par le biais de ses ordres, mon ancêtre se méfie de beaucoup de monde, même de sa propre famille. Cela me peine de voir le niveau de confiance qu'il m'accorde. Mais les Nightspear sont bien connus pour trop aimer leur indépendance... et les conflits familiaux au passage.


Dans une tentative d'humour, je laissais échapper un rire éteint.

-Mais sachez que je tiens à me plier au moindre de ses doutes -de vos doutes- , quitte à laisser mon orgueil de coté, si au final je peux réussir à gagner la confiance de sa maison. Et surtout la vôtre.
Je met ma bonne volonté en gage de votre confiance, j'espère que nous n'aurons aucun différent qui pourrait porter à querelle durant mon séjour.


En toute douceur et candeur, je m'inclinais avec une déférence aisée et la volupté de mon sourire.

-Y a t'il autre chose que je puisse faire pour vous ravir, mon Seigneur?
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MessageSujet: Re: [Prologue] Souffle le vent,... le vent de la vengeance...   [Prologue] Souffle le vent,... le vent de la vengeance... Icon_minitime

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