Tochi, la Terre Sanglante
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 Saura Nightspear

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Saura Nightspear

Saura Nightspear


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MessageSujet: Saura Nightspear   Saura Nightspear Icon_minitimeMer 10 Juin - 12:07

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Nom : Nightspear.
Prénom : Saura.
Surnom : Vous n’avez pas intérêt à m’en donner un… juste un conseil pour votre propre santé.
Âge et Date de naissance : 53 ans. Née le premier Janvier de l’an 1567.
Sexe et Sexualité : Femme. Quand à la sexualité,… Hum, en politique, il faut savoir s’arranger avec n’importe qui, que ce soit homme ou femme. Saura Nightspear Symbolheart

Caractéristiques Physiques :
J’ai beau avoir vu passé un demi-siècle derrière moi, je n’ai pourtant pas l’allure d’une quinquagénaire, loin de là. Le don d’éternelle jeunesse que nous ont accordé nos ancêtres Akuyo et Daraku à nous les Nushi, a fait que je garde un corps d’une apparente fraicheur.
Mon corps vient de passer sa vingtième année et je ne regrette pas de le laisser s’affermir de jour en jour. J’ai attendu tellement d’années avant de pouvoir me défausser de cette enveloppe charnelle de petite poupée que revêtir mon apparence actuelle est un vrai délice. Imaginez, passer les premières décennies de sa vie dans le corps d’une petite fille… il n’y a rien de plus frustrant pour un esprit qui a eu le temps de mûrir pendant 43 ans et qui ne peut pas goûter aux plaisirs de la vie. Mais maintenant, tout ça est loin derrière.
Devant mon miroir, je peux enfin admirer cette silhouette que j’avais si longtemps imaginée. Dix ans auparavant, j’avais rêvé d’être grande, et il semblerait que mon corps ait suivi l’avis de mon esprit: je fais maintenant un mètre quatre-vingt. Ma silhouette est très loin d’égaler ces modèles de princesses anorexiques que j’ai eu tout loisir d’observer derrière mes yeux d’enfant, mais cela me rassure : je n’ai jamais aimer me priver pour ma ligne, un corps sain naît d‘une vie sans privation, c‘est ce que je me suis toujours dit. Mais malgré ces négligeables tours de taille, dit « en trop », ma grande taille m’a permise de m’affiner et de revêtir une apparence assez agréable.
J’ai hérité d’une peau très blanche et des traits fins de ma lignée, mais sans pour autant me débarrasser totalement de ce faciès angélique que j’ai traîné pendant quatre décennies. Voir une femme comme moi aborder des traits d’enfant semble en exciter certains, mais ces porcs idiots se rendent très rapidement compte que l’innocence et la pureté de la jeunesse s’est pour moi flétrie il y a très longtemps, pour leur grand dam. Il faut croire que mes yeux vert sont plus dissuasifs que mon physique.
Côté capillaire, je possède des cheveux d’un roux incandescent, beaucoup de mes proches m’ont maintes fois fait la remarque que cela devait tenir du sang chaud qui coulait dans mes veines et qui parfois me montait à la tête. La couleur chaude de mes cheveux ne fait que contraster avec la blancheur de mon teint, mais je préfère atténuer cette forte différence avec quelques touches de maquillage.
Quand à parler de mon style vestimentaire, j’éprouve une passion pour les tenues qui nous sont rapportée de l‘autre côté de la mer. Parfois je me demande pourquoi nous n’avons pas plus de relation avec les continents voisins, leurs inventivité en qualité de vêtement me surprendra toujours. Mais mon avis n’est pas du même goût que celui de la très grande majorité des seigneurs de Tochi, alors je préfère ne pas me montrer en public avec. Alors, j’aborde essentiellement des tenues moins extravagantes pour me plier aux attentes vestimentaires que réclame mon rang. A ce titre je désigne la plupart de mes longs kimonos aux matières de première qualité et motifs vivifiants, il m’arrive également de revêtir des toilettes plus pratique lors de voyages ou de réunions entre dirigeants. Mais dans ma grande demeure, j’affectionne tout particulièrement de me promener dans ces créations uniques d’outre-mer.

Signes particuliers :
Hum, vous aimeriez savoir des choses que vous ne découvrirez jamais sans mon accord, n’est-ce pas? Pourquoi vous servirai-je cela si facilement? Juste parce que vous le demandez? Ahaha ! Votre candeur me fait doucement sourire. J’ai fait fouetté plus d’un impertinent pour moins que ça. Saura Nightspear Symbolpiqueo
Mais vous avez de la chance, aujourd’hui je me sens d’humeur clémente et je me sens prête à vous dévoiler mes petits secrets. Si vous survivez après cela bien sûr. Saura Nightspear Symbolheart
Maintenant que nous sommes devenu plus intime, je peux peut-être me mettre à l’aise et me découvrir un peu. Mais que voyons-nous là ? On dirait que mes épaules portent un tatouage assez particulier: un as de pique semble-t-il. Il en est de même pour le dos de mes mains qui sont toutes deux couvertes d’un trèfle à trois pétales. D’autres marques sont encore visibles sur ma peau, mais nous ne sommes pas assez proches pour que je me dévoile sur ceux là. Saura Nightspear Symbolheart

Caractéristiques Mentales :
J’ai lu quelque part qu’on ne pouvait jamais se connaître soi-même, ni que l’on pouvait dresser de soi-même un portait psychologique qui ne soit pas altéré par notre égo. Mais avec le temps, je pense être suffisamment éclairée pour pouvoir vous accorder quelques lumières sur ma noble personne.
Je suis quelqu’un de déterminée, une personne qui sait ce qu’elle veut et qui ne démords pas de ses objectifs. Bien que je puisse paraître orgueilleuse, je ne le suis pas pour poursuivre quelques chimères, j‘ai des ambitions bien particulières. On m’a appris à toujours convoiter le meilleur et le moins accessible. Comme tout bon futur seigneur de la dynastie Nightspear j’ai hérité de l’ambition et de la force de caractère de ma famille. Mais également des petites facéties qui marquent les héritiers de la Reine, d’où mon affection pour les choses belles et chères, mais aussi mon goût pour le sang et la torture physique.
Voir le sang effuser est un divertissement qui n’a pas d’équivalence à mes yeux, ce simple spectacle a toujours su me faire vibrer de tout mon être et jamais je n‘ai trouvé de meilleur jouissance que d’assister à des séances de tortures. C’est pourquoi je m’accorde régulièrement ce genre de petits divertissements dans mes propres appartements. Je ne peux l’expliquer avec des mots, mais c’est comme contempler une fontaine de vie jaillir à chaque coup de fouet. Le sang, les larmes, les spasmes, les gémissements, les cris; voir, entendre et sentir tout cela m’offrent tout un bouquet de sensations et de jouissance qui n’a jamais cessé de me plaire. Et savourer ce spectacle avec une bonne bouteille d’hypocras est la cerise d’un paradis sanglant à la saveur sucrée et alcoolisée.
Ces instants sont si sacré que je ne sais pas comment je vivrai sans le sang et le vin. Savourer l’un sans l’autre est comme manger un gâteau en se privant du glaçage: on en retire qu’un demi plaisir et le manque se fait sentir. Et avec le manque, la colère d’en être privé.
J’imagine mal comment je réagirai si j’étais privé de l’un ou de l’autre, ça n’est jamais encore arrivé… Attendez… ou peut-être… Si, c’est arrivé une fois. Je me souviens maintenant du goût amer qu’avait le spectacle de la torture sans mon doux nectar. Mais ce qui me tracasse, c’est ce blanc de mémoire qui a suivi cet soirée détestable. Je me souviens juste du lendemain.
Le matin, je me suis réveillée l’esprit engourdi par les vapeurs d’alcool, mais avec un profond sentiment de satisfaction au creux de la poitrine. J’ai découvert dans mes draps, souillés par le sang et l‘hypocras, le corps nu et sanguinolent d’un petit être dont la respiration était haletante contre les oreillers. Sa chair était à vif, il y avait tant de sang qu’on l’aurait dit dépecé. Pourtant, malgré l’aspect décharné de cette marionnette, j’aimais l’odeur de sang qu’elle exhalait, j’aimais sentir contre ma peau ce voile poisseux qui la recouvrait, sentir sous mes doigts les entailles fraiches qui suppuraient, je me suis abreuvé des larmes qui avaient coulé sur ma couche et avec une affection toute particulière, je l’ai serrée contre ma poitrine en baisant la seule partie de son corps que je n’avais pas déchiré: son joli visage de poupée. Saura Nightspear Symbolheart
Que je hais ces petits visages enfantins, ils me rappellent la longue attente que j’ai vécue pendant quarante ans. Je n’ai eu que plus de plaisir à déchirer le corps de celui-ci, comme si je déchirais l‘ancien corps qui avait été le mien. Mais étrangement, après une nuit de haine, je me suis mise à apprécier ce doux visage torturé par la douleur. C’est peut-être la seule expression que j’aime voir au fond de leurs yeux sans vie, la douleur et le désespoir, le vœu muet de mourir pour abréger ses souffrances…Saura Nightspear Symbolpiqueo

Compagnon :
Esclave vous voulez dire ! J’en ai beaucoup, la famille Nightspear aime à s’entourer de nombreux serviteurs, essentiellement des Utsuwa, ils sont une excellente source de revenu et des protecteurs émérites qui plus est. Mais si je devais n’en citer qu’un en particulier, ce serait mon jeune paon. Saura Nightspear Symbolheart

Armes :
Quel Seigneur digne de ce nom a besoin d’armes lorsqu’il a ses serviteurs à ses côtés? S’il exerce un pouvoir fort sur ses hommes alors il n’a rien à craindre, sinon, il n’est bon qu’à être écrasé, cela va de soi. Certes, je sors rarement sans au moins un serviteur à mes côtés, mais dans les rares cas où je suis seule, je ne porte aucun objet qui puisse être considéré comme une arme, si ce n’est ma verve.

Technique Unique :

Kappa Rhapsody.
Cette technique est l’héritage secret de la famille Nightspear. Une capacité que ceux de la haute caste ont fait perdurer de génération en génération. Les plus anciens racontent que cette technique fut inspirée d’une créature redoutable que nos ancêtres auraient longtemps chassé et étudié sur l’île, il y a bien longtemps. Un démon des eaux dénommé kappa qui sévissaient au fond des lacs et au bord des mers. Celui-ci était l’une des rares créatures qui avait appris à manier son ki pour contrôler son élément de prédilection: l’eau et s‘en servir pour chasser les pauvres bêtes qui s‘égaraient près de sa demeure pour étancher leur soif.
De leurs observations, les Nightspear ont eux-mêmes développer leur propre capacité: celle de maîtriser l’élément aqueux. En dispersant leur propre ki dans l’atmosphère, les natifs de la famille Nightspear arrivent à l’apposer sur toutes molécules d’eau qui les entourent et ainsi en prendre le contrôle. Mais la finesse et la minutie de cette opération d’adhésion des particules de ki demande généralement à son utilisateur un certain temps pour prendre le contrôle de toutes les molécules d‘eau dans son périmètre d‘action, généralement deux minutes pour les plus experts. C’est pourquoi une certaine part des membres de la famille Nightspear se baladent généralement avec une poche ou un récipient remplie d’eau déjà préalablement chargée en particules de ki. Ce qui leur permet d’échapper à ce temps d’incantation assez conséquent lorsqu‘ils doivent combattre.

Malgré mes décennies d‘entrainement, je n’ai pas atteint ce degré d‘expertise: je n’arrive pas encore à me défaire de mes cinq minutes de concentration pour faire adhérer mon ki à plusieurs petites particules d’eau isolées dans l‘atmosphère. Mais j’arrive tout de même à étendre mon périmètre de contrôle jusqu’à neuf mètres tout autour de moi.

Techniques Secondaires :

La première d’entre elles est Trinity. Celle-ci est ma technique personnelle que j’ai développé dans le dos de tous, même ma propre famille n’a pas connaissance de ce pouvoir. Elle est une variante très simple de ma technique principales, mais qui la complète efficacement.
Cet arcane m’offre la possibilité de contrôler les trois états de l’eau: liquide, solide et gazeux. Ainsi, je peux à volonté transformer l’état de l’eau dont j’ai le contrôle en l’une de ces trois formes et quasi-instantanément. Selon la friction des particules de ki entre elles, elles augmentent ou diminuent la température internes des molécules d’eau capturées et permettent ainsi ce changement d’état.

La seconde porte le nom d’Hidden.
Ce pouvoir n’a pas de véritable action sur le contrôle des molécules d‘eau, mais il permet de camoufler efficacement les émanations de ki qui proviennentt de mon corps. Ainsi, personne ne peut se douter que j’étends mon propre ki autour de moi. Rendant ainsi mon ki furtif et imperceptible.
Cette technique est générale à tous les membres de la famille Nightspear, elle est même la première à être apprise avant de commencer l’apprentissage de la maîtrise de l’eau. C’est ainsi que personne au monde n’a encore découvert les capacités secrètes de ma famille, car nul ne peut se défaire de ce dicton: « peut-on imaginer l’existence de quelque chose qu’on ne peut ni voir ni sentir. »


Dernière édition par Saura Nightspear le Jeu 9 Juil - 22:56, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Saura Nightspear   Saura Nightspear Icon_minitimeLun 6 Juil - 16:55

HISTOIRE:
-Allons, calme-toi. Je t’assure que ça ne fait pas mal.
C’est incroyable comment les adultes ne savent pas mentir correctement à un enfant.

Il y a un instinct chez l’être humain qui pressent à l’avance les événements douloureux avant que ceux-ci n’arrivent. Et chez moi, ce sixième sens a commencé à se réveiller lorsque ma mère m’a tout d’abord guidé dans les souterrains de la demeure. Je crois que j’ai d’abord ressenti de l’excitation à arpenter les couloirs humides et sombres qui tapissaient le sous-sol de notre pavillon familial. Mais je n’ai vraiment ressenti de la peur qu’à l’instant où nous sommes entrés dans cette salle. Là où nous attendaient préalablement ces dix personnes, toutes encapuchonnées. Toutes réunies autour d’un sarcophage de verre rempli à ras bord d’eau. De ma position, je pouvais voir les chaines et les sangles qui barbotaient au fond de ce minuscule bassin à taille humaine. Ce qui ne fit qu’alimenter ce frisson qui courrait le long de mon échine.
Ce n’est que lorsque j’ai vu cette série de longues aiguilles, alignée sur une table d’opération, que mon instinct est passé d’un état de veille à « alerte maximale ». Mais si tout mon corps m’ordonnait de courir, je ne pouvais pas m’extirper de la poigne de ma mère. Sa main couvrant la mienne sans me laisser une chance de m’enfuir. Je n’oublierai jamais ce sourire qu’elle avait affiché ce jour-là : celui qui murmurait une excuse confuse, mais qui se voulait rassurant face à l’horreur de ce qui allait se produire…

-Maintenez-la ! Mais maintenez-la, bon sang !
Je hurlais à m’en rompre les cordes vocales.
-Arrête de te débattre ! Ça ne sera que plus douloureux.
Mes hurlements, leurs cris, moi, gamine de 10 ans, qui se tordait pour échapper à leur poigne d’adulte dans la fleur de l’âge. Je n’avais pas la moindre chance, et le pire : je le savais pertinement et j’étais impuissante… Je me souviens de leurs mains caleuses sur mes membres frêles, le regard affolé de ma mère à travers le plexiglas du sarcophage. Je la voyais en proie à une vision qui aurait glacé n’importe quel parent : voir son enfant terrorisé se faire brutaliser par cinq hommes et ne pas avoir le droit de mettre fin à sa torture alors qu’elles vous appelait à pleins poumons.
Ils m’immergèrent. La froide morsure de l’eau glacée s’insinua à travers les mailles de mes vêtements et me coupa le souffle. Mes hurlements devinrent plus aigus, plus désespérés, je me cambrais, tentant en vain de me soustraire de ce tombeau de verre.
Leurs mains couraient le long de mon corps pour me plaquer au fond. Dans ma détresse, j’ai ressenti bien plus que de la peur : j’étais horrifiée.
-Attachez-la ! Faites en sorte qu’elle ne puisse plus bouger !!
Ils me noyèrent presque. Je sentais leurs gestes se faire plus vifs tandis que les lanières de cuir se reserraient autour de mes membres. Ma taille, mes poignets, mes chevilles, ils étaient même aller jusqu’à me sangler les cuisses et les bras. Ma tête reposait dans un étau duquel je n’arriverai jamais à m’extirper. Et ils me lâchèrent.
Seul le sarcophage me maintenait maintenant en place. Je ne pouvais plus bouger le moindre membre. J’étais si bien immobilisée que l’on ne pouvait percevoir qu’un léger spasme secouer mon corps. Mais toujours, mes cordes vocales ne cessaient de hurler leur plainte, mes traits déformés, les yeux vitreux, pleins de larmes.
Mais je savais que ça ne faisait que commencer…
Je les voyais venir… tous ! Autour de moi. Leurs visages cachés sous de lourds voiles sombres.
-Maintenant…
Je n’arrivais pas à identifier la voix qui s’était élevée, ni même à savoir à qui de ces types elle appartenait.
-…Procédons au rituel de passage.
Dans un faible soupir de soie noire, couvert par mes cris de damnée, chacun sortit quelque chose de sous sa robe. Et mes yeux ne cessèrent de s’écarquiller en reconnaissant les instruments qu’ils tenaient entre leurs mains.
Aussitôt, ma voie dérailla pour la première fois depuis le début de ma torture.
-Commencez, ordonna la voix.
Tous se penchèrent sur moi dans un même élan, sans aucune hésitation.
Mon dernier cri se répercuta en écho comme jamais.
-Pitié ! Non, je vous supplie !! Pas les aiguilles !!!!!

[…]

Je crois que je suis morte… à ce moment là. J’ai fermé les yeux pendant un instant et la douleur qui avait traversé mon corps s’était envolée. Je ne sentais plus mon corps, ni mon esprit… ou bien alors, c’était comme s’il s’était envolé. Jamais je n’ai connu de sensation plus apaisante que celle-là. Et tout à coup, j’ai ouvert les yeux.
Mais je n’ai pas ouvert les yeux, ou pluis précisemment, je n’avais pas d’yeux pour voir, je voyais et c’était tout. Il n’y avait rien de plus à ajouter. Ah si, je me souviens encore de cette sensation de calme et de sérénité qui embuait mon esprit. Comme si la douleur que j’avais vécu pendant ces dernières heures s’étaient évanouies d’un seul coup. Je n’étais plus moi-même. Je n’étais plus dans ce corps torturés, j’étais loin. Enfin pas si loin que ça à vrai dire. Je me voyais encore en contre-bas. Je voyais encore cette petite fille noyée au fond de ce sarcophage de verre, les membres sanglés, le corps inerte, les pupilles sans vie, les lèvres entrouvertes. Je discernais encore les traits de mon visage à travers le liquide. Cette eau teintée de rose par le sang qui s’échappait des aiguilles que l’on m’avait planté dans la chair.
J’étais… enfin, cette gamine était morte. Je ne pouvais pas en être sûre, mais au fond de moi je le savais. Car ce qui était sous mes yeux, c’était bien moi. Et je ne pouvais pas être à deux endroits à la fois. C’est ainsi que j’ai su que j’étais morte.
Je n’étais pas triste. Ni inquiète. Je voyais ces gens tourner autour de mon corps, faisant danser l’eau qui habitait le sarcophage, mais finalement, je m’en désinteressais. Je laissais ces étranges nécromanciens s’amuser avec mon envelloppe corporelle pour me tourner vers la silhouette abattue à quelques mètres de là.
Comme on zap d’une chaine à l’autre sur un poste de télévision, je me retrouvais instantanément aux côtés de ma mère. N’allez pas me demander ce qu’est une télévision, je ne le sais pas, mais c’était l’impression qui m’était venue automatiquement à l’esprit. Pour en revenir à elle, je voyais de longs sillons creuser sa face ridée. Elle pleurait, sans aucun doute. Mais ces larmes s’accompagnaient d’un sourire indescriptible qui tordait ses traits gracieux de femme. Elle semblait osciller entre la tristesse et la joie.
C’est alors qu’un de mes bourreaux sorti des rangs. D’un nouveau zapping, je changeais de point d’observation. Je me tenais à distance respectable des deux interlocuteurs, avec en arrière-plan la scène grotesque de mon ancien corps sorti de son sarcophage et déposé avec révérence sur la table d’opération où l’on avait déposé plus tôt les outils de ma torture.
-L’enfant est bien mort, annonça l’homme encapuchonné, elle aura été difficile jusqu’au bout, mais reconnaissons-le, c’est le digne sang de votre lignée.
Ma mère acquiesça d’un air qui respirait la fierté. Ce qui me surprit un court instant, mais pas plus. En tout cas, pas suffisamment longtemps avant que ma vision ne se trouble et je ne bascule de nouveau dans l’ombre et que tout ne redevienne noir.

[…]

La toute première fois que j’ai réouvert les yeux, je les ai aussitôt fermé. Surtout à cause de la lumière qui inondait ma vision.
Le cerveau dans le potage, je n’arrivais plus à analyser les messages que m’envoyaient toutes les parcelles de mon corps. Mes sens eux-mêmes s’étaient clos à tout ce qui m’environnait. Je ne sentais rien, n’entendais rien, ne voyait rien et le seul goût qui caressait mon palais était cette effluve persistante de fer que je reconnaitrai plus tard comme le goût du sang.
A mon réveil, j’étais engourdi, trop fatiguée pour me lever ou pour esquisser un mouvement. Pire, je ne sentais plus mes extrémités, ni quelconque partie de mon corps. Mais au bout des deux minutes de ma conscience, je fus bien vite assaillie par les signaux de douleurs et me rendormis.

Plus tard, je ne sais pas combien de temps après, que je me suis à nouveau réveillé de cet état catatonique. Cette fois-ci, je ne fus pas acceuilli par la lumière ardente du soleil, mais par la caresse de la lune. Il faisait nuit et mes yeux ne s’en trouvèrent que plus reconnaissant. Je ne vis d’abord que de l’ombre, plus des taches de couleurs, des contrastes, et enfin des lignes. Dans cette semi-obscurité dans laquelle était ma chambre, j’arpentais du regard cet univers familier.
Près de moi, je sentais une autre présence. Une forme sombre allongée à mes côtés, sur mon lit. La respiration était douce et calme, le souffle chaud à l’odeur de vanille de ma mère caressait mes épaules découvertes en cette nuit d’été. Son bras m’envellopait dans une étreinte douce et affectueuse, mais sur le moment, je ne sentais pas le contact de sa peau contre la mienne.
La tête dodelinante, je plaquai mon visage dans sa chevelure d’ébène et me rendormis.

Le lendemain matin, je constatai que les rideaux avaient été tiré pour empêcher les rayons moqueurs du soleil d’entrer dans ma chambre. Intérieurement, je remerciais celui ou celle qui avait eu cette divine idée. Je ne sentais pas mes yeux encore capable d’affronter en face la lumière du soleil.
Maman n’était plus à mes côtés. J’imaginais qu’elle s’était levé bien avant mon propre réveil, sa place était encore chaude. Je tendais doucement le bras sous les couvertures pour m’alimenter de cette douce chaleur. Au moins je pouvais bouger un peu, au moins les sensations commençaient de nouveau à couler à travers mes membres. Mais étrangement, aujourd’hui particulièrement, je pouvais percevoir mon environnement, mais en voulant faire un bilan introspectif de mon propre corps, je n’arrivais pas à percevoir les petits mécanismes qui faisaient de mon corps une machine bien huilée. Comme si tout à coup, je m’étais retrouvée dans une envellope vide, sans muscles, sans veines, ni os. Mes yeux tombèrent sur un long tube en plastique qui partait de sous mes couvertures à un flacon renversé qui pendait au dessus de mon lit sur une tige d’acier. Une étiquette affichait un mot écrit à l’encre. Je n’en déchiffrais que les premières lettres : M, O, R, P, H, le reste me restait innaccessible du regard.
J’ai tatonné de ma main gauche pour trouver un bout de couverture et le tirer doucement pour voir où ce tube aboutissait. Et dans ma grande surprise, je le voyais relié à mon corps, un garrot artisanal maintenait l’aiguille sous ma peau.
Mais ce n’était qu’un petit aperçu de ce qui me choqua vraiment : mon bras entier était couvert de petites croutes sombres, vestiges des dizaines d’aiguilles qu’on avait planté dans mon corps. Paniquée, je retirais violemment l’aiguille qui m’alimentait en morphin, je ne m’attendait pas à voir une rivière de sang couler le long de mon bras et tacher mes draps. J’ai très vite regretté ce sursaut à la vue de mon propre sang lorsque j’ai levé mon bras au niveau de mes yeux : une gaze de lin blanc couvrait ma main droite comme une mouffle. J’hésitais à retirer le bandage, mais en voulant tirer sur le tissu, je trouvais sur le dos de mon autre main une tache sombre qui ressemblait à une fleur à trois pétales. J’avais déjà joué à des jeux de cartes et je reconnaissais le symbole qui était peint sur ma peau : un as de trèfle. Pourquoi m’avait-on dessiner cela ? Aucune idée. Je passais un coup de langue sur le motif et le frottait contre ma joue pour en effacer l’encre. Mais jeune comme je l’étais, je ne savais pas qu’on ne pouvait pas retirer un tatouage de cette manière, et croyez-moi, cela n’allait pas arranger ma panique naissante.
Flûte, j’avais failli oublier à quel point mon bras saignait abondemment. Il y en avait tellement que je nageais dans une auréole rouge qui ne cessait de s’étendre autour de moi. D’un bond je sautais hors du lit et me réceptionnait sur le parquet. Avant de sentir mon corps se dérober sous mon poids.
Je heurtai le sol avec violence, me cognant durement la tempe contre le parement en bois de chêne. Sonnée, je crachais une insulte à mes jambes flageollantes. La tête entre les mains, je baissais les yeux sur mes deux guiboles et je vis les mêmes traces de piqures qui recouvraient mes membres inférieurs. Mes pieds étaient eux-mêmes enrubannés de ces bandes de lin. Couvraient-ils de nouveaux tatouages que je n’avais pas encore vu ?
Je me pliais en deux pour me débarasser de ces vulgaires ballerines, mais je constatais que je n’arrivais pas à me plier en deux avec autant de faciliter : je sentais une resistance au niveau de mon bassin et de ma poitrine.
Sous ma nuisette, je pouvais voir par transparence les bandes de lins bander l’intégralité de mon buste. Je hurlais en contemplant ce corps de momie, tout couvert de sang.
Qu’avaient-ils donc fait à mon corps ?
[ …]
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MessageSujet: Re: Saura Nightspear   Saura Nightspear Icon_minitimeLun 6 Juil - 16:56

8e jour de janvier, 1577.

« Aujourd’hui, Saura s’est réveillée. Sept jours après son initiation, elle a enfin ouvert les yeux. Je n’étais pas là pour l’accueillir dès son éveil. Je ne pensais pas qu’elle se serait réveillée pendant que je me restaurais, mais ce fut le cas.
Elle a poussé un hurlement qui m’avait déchiré les tympans. Ce simple son me ramena au jour de son dernier anniversaire. J’aurais donné n’importe quoi pour ne jamais plus l’entendre crier ainsi.
J’ai été idiote : j’aurais dû rester à ses côtés ce matin et me faire apporter le petit déjeuner au lit. Au moins j’aurais put calmer sa crise.
J’ai accouru jusqu’à sa chambre et lorsque j’ai poussé les deux battants, je ne l’ai pas trouvé dans son lit. Je trouvais à la place une immense tâche vermeille sur les draps. C’était du sang. Il n’avait pas eu le temps de coaguler, il était encore tout chaud. Mais je ne trouvais pas son propriétaire dans les parages.
C’est là que j’ai découvert d’autres traces de sang sur le sol. En suivant la piste du regard, je pouvais voir les restes épars d’une nuisette en soie qui avait été littéralement mise en charpie. La piste me mena rapidement devant la penderie. De la où je me tenais, je pouvais entendre la respiration haletante de ma petite Saura. Toute recroquevillée au fond de l’armoire, ma petite avait une mine que je ne lui avais jamais vu. Elle avait arraché les bandages que nous avions appliqué sur ses tatouages pour que la peau et l’encre cicatrisent correctement, mais nue comme elle était, je pouvais voir les longues traces de griffures qui zébraient sa peau.
Elle s’était fait ça ? Je n’arrivais pas à le croire. Mais elle avait un tel regard… on aurait cru voir un petit animal terrorisé. J’ai tendu une main vers elle pour la ramener près de moi, mais elle couina faiblement et se réfugia dans le coin le plus éloigné de la penderie, le plus loin de moi possible.
J’ai réessayé de l’approcher, mais elle a eut la même réaction. J’ai dû me montrer plus… persuasive. Je l’ai agrippé fermement et ses ongles me ravagèrent la peau. Cette petite furie n’autoriserait plus personne à la toucher. Je le savais en lisant dans son regard.
Je n’ai eu qu’une seule solution. Et je regrette profondément de l’avoir employé sur elle. Mais je ne pouvais pas faire autrement. J’ai utilisé mon don.
Elle se trouva très vite dans mes bras, comme une petite marionnette dont je tenais les fils. Tant qu’elle ne serait pas calmée, je ne lui permettrai pas de reprendre le contrôle de son corps. Elle était trop dangereuse pour elle-même.
Je suis resté pendant des heures dans cette penderie avec elle, lui chuchotant des paroles douces et essayant de la rassurer de mon mieux.
C’était pour son bien après tout. Elle me remerciera plus tard lorsque son esprit aura gagné en sagesse. »

Je relisais la dernière ligne de son journal, ne pouvant m’empêcher de sourire.
Avec une petite caresse sur la page veloutée, je suivais du doigt la douce écriture violette, me laissant bercer par la calligraphie parfaite de maman.
-"Merci", maman.
Si une oreille avisée avait pu m'entendre à cet instant, elle aurait senti toute l'amertume dans ma voix.
Je plaçais le marque-page et fermais le journal. Mon sourire s’estompa avec douceur tandis que je contemplais les reflets de la lune sur le visage endormi de cette belle dame. Je déposais consciencieusement le petit journal à côté de son visage, le papier s’imbiba très vite du sang qui couvrait le sol de sa chambre.
Je sifflais entre mes dents tandis que je remarquais les taches sombres sur mes souliers. Le sang était toujours dur à essuyer, mais je n’aurais pas le soucis de les nettoyer, un serviteur s’en occuperait à ma place. Je m’inquiétais plus des taches qui couvraient mes collants de satin cyan, l’idée que son sang ait pu avoir le moindre contact avec ma peau me révulsait. Pas que je déteste le sang, bien au contraire, mais je ne voulais plus sentir sur moi la moindre trace de son existence. Pas elle.
Demi-tour et je rejoignais l’anti-chambre. Lorsque je fermais derrière moi la porte de la chambre, je glissais sous ma veste une feuille froissée. Une page que j’avais arraché du journal intime de cette tendre défunte.
Je devais au moins lui reconnaître une qualité : maman était très consciencieuse. Pour une fois, je l’admirais pour la précision de son journal intime, chaque jour était consigné et avec tous les événements qui avaient pu se passer, jusqu’au moindre détail.
Sa mort n’aura pas été vaine : je connaissais maintenant les noms de ceux qui avaient participé à la nuit de mon dixième anniversaire… Et ils allaient payer.

-Je me demande quelle robe je vais porter pour les funérailles de maman… Allez, j’ai encore le reste de la nuit pour me décider. Ça me donnera suffisamment de temps pour décider quelles tenues je porterai pour les onze prochains enterrements à venir.Saura Nightspear Symbolpiqueo


Point fort : A vivre la vie de château, j’ai eu droit à quelques privilèges comme d’avoir reçu une bonne éducation et une culture générale assez solide. Ce qui n’est pas rien lorsque l’on se compare aux vulgaires créatures qui arpentent cette île. Et pas seulement parmi les Jinmin… Mais en tant qu’héritière de la famille Nightspear, on m’a surtout appris à maîtriser l’art de la diplomatie. Cependant, si l’exercice physique fut proscrit de mon éducation, il m’a fallu développer mes capacités à maîtriser le ki pendant ma minorité. J’ai donc eu tout le temps nécessaire pour atteindre un bon niveau dans ce domaine. Aujourd’hui, mes capacités à maîtriser mon ki se sont développées à un niveau suffisamment élevé pour allier rapidité, finesse et précision.

Point faible : Je crains que ma faible constitution physique soit l’un de mes points faibles les plus évidents. Mais plus insidieusement, je suis très ambitieuse et peut-être trop confiante en moi, ce qui parfois fausse ma vision des choses et tend à alimenter ma mégalomanie.

Moi:

Mon Pseudo : Regarde le nom de celui qui a posté ce message et tu sauras !
Comment ai-je connu le forum : Par Yûteki Oniiii~saaaan !!!
Mes disponibilités : Bonne question. Vous le saurez quand je le saurai moi-même. ^3^

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MessageSujet: Re: Saura Nightspear   Saura Nightspear Icon_minitimeMar 7 Juil - 18:43

Hmm, je suppose que la fiche est terminée ? Il ne semble rien manquer en tout cas ...

Bienvenue parmi nous Saura, votre fiche est donc validée, amusez vous bien : )
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MessageSujet: Re: Saura Nightspear   Saura Nightspear Icon_minitimeMar 7 Juil - 22:00

En effet ! C'est enfin terminé. Enfin !
Et je demande l'autorisation de supprimer les messages précédents afin de rendre ma fiche concise et unie. Désolé à tous ceux qui ont participé au débat.
Je peux?
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MessageSujet: Re: Saura Nightspear   Saura Nightspear Icon_minitimeMar 7 Juil - 22:20

Puisque cela est votre désir, voici qui est fait ^-^
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