Tochi, la Terre Sanglante
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 Yûteki, le paon.

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Yûteki
Le Paon
Yûteki


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MessageSujet: Yûteki, le paon.   Yûteki, le paon. Icon_minitimeMar 2 Juin - 3:02

Yûteki 友他


Nom : //
Prénom : Yûteki ( 友他 )
Surnom : Le Paon
Âge et Date de naissance : 19 ans. Et né… il y a 19 ans.
Sexe et Sexualité : Masculin, sexualiquoi? o.O

Caractéristiques Physiques :
Haut de son mètre quatre-vingt et fier de sa taille de guêpe, Yuteki est un jeune homme de 19 ans tout à fait normal pour son âge. Grand, élancé, svelte, Yuteki a le pied léger, ce qui fait de lui un excellent danseur, autant sur les pistes de danse que sur le sable de l’arène… Outre sa qualité de chorégraphe émérite, notre jeune homme possède également des mains de pianiste dont les doigts si fins manient à merveilles tous les instruments qui lui tombent sous la main. Mais jamais aucun instrument n‘a jamais mieux sonné entre ses mains que ses deux éventails.
Si quelqu’un s’attarde sur son visage, il ne pourra que remarquer des traits si finement taillés que beaucoup auraient crus qu‘ils avaient été volé au visage d‘un enfant. Affichant toujours un sourire large et chaleureux, Yuteki apparait très souvent comme doux, plein de vie et boute-en-train à longueur de journée, ne se lassant pas de laisser échapper ses éclats de rire aussi mélodieux que le son d‘un violon . Son visage est d’autant plus lumineux que ses cheveux reflètent la pureté des premières neiges d‘hiver, pareils à un long manteau neigeux qui lui tombent sur les épaules.
Mais derrière ce faciès d’ange, seuls ses yeux sombres laissent une ombre inquiétante sur sa face de cire.

Toujours vêtu de sa tenue d’apparat, car on a jamais vu un paon sortir sans sa parure de plumes, Yuteki porte habituellement un long manteau blanc fait sur mesure ceint à la taille par une courroie de soie noire, calmant les jeux de drapé et la folie incohérente de sa traine. Cet habit a un décolté prononcé dont le col est couvert d’une fourrure qui tire sur les nuances du rouge jusqu’au noir, on se demande quel drôle d'animal aura servi à sa conception. Même si ce manteau est d’un très mauvais goût (je ne veux pas savoir qui l‘a réalisé…), Yuteki ne s’en sépare jamais.
Sous sa parure immaculée, il tend à porter un débardeur justaucorps améthyste qui fait ressortir sa carrure sportive.
- Ooooooh des abdos !! Kyaaaa des pectoraux !!!!! Il a même des os et des veines ?!! Oh mon dieu ! Ce n‘est pas un mannequin en plastique que je sers dans mes bras !!! Kyaaaaaaaah ! =^o^=
Hum…Je disais donc… il porte un débardeur justaucorps violet…qui fait ressortir sa carrure sportive… et également un pantalon de cuir noir très léger qui ne le gène dans aucun de ses mouvements. Il porte également autour du cou une sorte de clochette qui pendouille au bout d’un fil. Souvenir d’enfance? Relique familiale? Présent qu’on lui a offert? Non, juste une breloque qu’il a trouvé par terre…

Signes particuliers : Des yeux si profonds que le reflet du soleil ne laisse qu‘un pâle reflet bleu sur ses iris noirs. Une tignasse blanche, mais ça vous l‘avez déjà remarqué. Et enfin, un sourire chaleureux… à se méfier par contre.

Caractéristiques Mentales :
Ne jamais se fier aux apparences… Il est toujours bon de savoir que derrière chaque sourire, il y a une paire de mâchoire prête à goûter à votre jugulaire… ou à croquer dans une pomme.

C’est certain, derrière chaque parole que peut prononcer cet utsuwa, il y a toujours un certain sous-entendu (que lui seul arrive à déceler tant il est compliqué :!). N’imaginez pas que ces plaisanteries sont là pour vous ravir, ils ne les prononcent que pour son seul plaisir et son seul intérêt. Ce jeune homme n’a pas la langue dans sa poche, n’hésitant pas à dire ce qui lui passe par l’esprit, mais encore faudrait-il croire en ce qu‘il dit. Pour Yuteki, la vérité et le mensonge sont aussi similaire que la plaisanterie et la raillerie, ce ne sont que deux synonymes juste séparés par un mince fossé si facile à franchir. A ce point que peu lui importe de raconter mensonges ou vérités, tant qu’il a l’attention de son interlocuteur.

Yuteki est quelqu’un d’assez lunatique, changeant constamment de sujet ou d’émotions au quart de tour. A tel point qu’il en devient imprévisible, difficile à cerner, jamais personne n’a vraiment réussi à comprendre les replis tortueux de son esprit, ni même à comprendre comment il fonctionnait !
Curieux, inattentif, très facilement distrait, ces côtés-là de sa personnalité disparaissent une fois entré dans l’arène. Qui sait ce qui peut bien opérer en lui ? L’odeur du sable, les relents de sueur, le goût ferreux du sang, les hourras de la foule, ce sursaut d’adrénaline qui lui monte à la tête,
le regard de sa maîtresse…
Il n’y a dans l’arène qu’il se sent en sécurité, c’est sa bulle, son cocon, sa scène, il en est le seul roi, le seul comédien, il n’est là que pour être vu et admiré, ce n’est qu’à cet endroit que tous les regards se tournent vers lui, là où il n’a pas à faire des pieds et des mains pour attirer l’attention,
c’est ici qu’il se sent réellement exister.

Ce désir d’être remarqué par les autres n’est rien d’autre que la partie émergée d’un iceberg aux cavités tortueuses et irrégulières. Son plus grand vice est certainement cette volonté d‘annihiler. Il n’arrive pas lui-même à expliquer, ni à maîtriser cette profonde aversion qu’il éprouve lorsqu’il se trouve confronté à des sentiments sincères. La loyauté, l’affection, l’amitié, l’amour… voir de telles émotions sur le visage des autres ne lui donne qu’une seule envie : Destruction… Il éprouve le plaisir pervers de faire souffrir ces personnes, les briser sous ses coups, déchirer ces précieux sentiments qui polluent sa vision et heurtent ses sens, les réduire en lambeaux jusqu‘à ce qu‘ils ne deviennent plus que poussière sous ses pieds. Défaire ces émotions est si simple... Les ressentir si dur…

Armes :
L’utsuwa possède un jeu d’éventails nommé Nishoku (éclipse solaire). Tout deux ont été créé sur un même et unique modèle, bien que seule leur taille diffère. Le premier de cette paire est un large éventail blanc qui lui sert essentiellement d’arme de défense et de parade contre son adversaire. Attirant l’attention de son opposant, tout en cachant son propre corps, cet éventail n’est qu’un leurre destiné à troubler son ennemi et à masquer les attaques que Yuteki porte avec son second éventail.
Celui-ci est de couleur rouge (bin oui, à force de trancher des gorges ça finit par tâcher !) et est beaucoup plus petit que son jumeau. Si le premier a un rôle défensif, le second éventail, lui, est versé tout spécialement dans l’attaque: chaque arête de l’éventail est surmonté de lames acérées. Celles-ci sont capables d’infliger des blessures suffisamment profondes pour entailler les points névralgiques du corps humain, mais elles peuvent également être projetées sur l’adversaire d’un geste vif du poignet. Ce sont ces mêmes armes et sa façon de les manier qui lui ont valu son célèbre sobriquet de compétiteur dans l’arène: le paon.
Il porte généralement son éventail défensif sur son dos tant l‘éventail est long, tandis que le plus petit est dissimulé dans sa manche.

Cependant, on retrouve à la ceinture un long fourreau qui pend contre la cuisse de Yuteki. L’écrin de métal contient deux lames chinoises jumelles formées du même métal. Ce duo, surnommée éclipse lunaire, Yuteki ne le sort qu’en dernier recourt lorsqu‘une situation est critique, ou uniquement lorsque ses éventails sont inutiles face à son adversaire (il ne tient surtout pas à abimer ses beaux éventails). Les lames n’ont rien de particulier, si ce n’est le ciselé artistique de celles-ci et la solidité dont-elles font preuve malgré leur aspect fragile.

Technique Unique :
Dire à proprement parler que Yuteki aurait conçu sa propre manière de combattre ne serait pas tout à fait juste. A vrai dire, la « technique » qui est à la base de son style de combat n’est pas vraiment de son cru. On ne peut pas dire qu’il l’ait inventée, ni même imaginée, car cette aptitude s’est imposée à son corps et à son style de vie: je parle dès lors de la douleur.
Au cours de sa vie, Yuteki a sans cesse été soumis à de rudes conditions (voir Histoire) et a toujours dû repousser ses limites pour triompher d’une situation. La majorité des êtres qualifierait cela de persévérance, d’endurance ou même attribuerait cela à une forte volonté. Mais la seule vérité est que Yuteki aime souffrir, c‘est un plaisir et une émulation. La douleur qu‘il ressent est comme un puissant stimulant qui lui donne l‘impression de vivre, d‘exister, et cela le pousse à surpasser cette douleur. Plus sa souffrance est intense et plus il étends ses capacités physiques. Ce qui lui a valu d’être remarqué par les foules pour son ardeur au combat et pour son goût prononcé en matière de masochisme…
C’est pourquoi « Le Sangreal » est une aptitude passive qui décuple les capacités physiques de l’utsuwa (vitesse, force, agilité, réaction, perception, etc.) proportionnellement à la souffrance qu’il peut ressentir. Plus son corps souffre, plus il déploie son énergie combative.
A trop long terme, ce pouvoir perturbe le raisonnement du sujet et le pousse à des actes irréfléchis, sans compter la fatigue physique qui se fait clairement ressentir à force de trop souffrir et de produire un effort physique intense. Après tout, Yuteki n‘est pas un surhomme: il est humain... Et “sur-masochiste”.

Techniques Secondaires :
Parmi le panel de mouvements et d’enchaînements qu‘il a développé, Yuteki ne compte pour l’instant que deux techniques qui sortent réellement de ce qu‘on pourrait appeler les techniques conventionnelles. Car celles-ci demandent à manipuler consciencieusement l’énergie vitale (le ki ) de son propre être, elles sont dès lors plus complexes à réaliser mais ouvrent des possibilités de combat encore inexploitées.
Ces mêmes arcanes sont le reflet de son style de combat à double éventail, ils lui ont d’ailleurs valu son titre de compétiteur actuel (sans compter l’influence très lointaine d’un être insignifiant qu’il ne serait pas juste de nommer): le Paon.

La première de ses techniques fut nommée…
Soleil crépusculaire. Cet arcane est l’attaque la plus offensives de Yuteki. Afin de l’exécuter, l’utsuwa déploie son éventail et concentre dans les branches de celui-ci une infime partie de son ki. Par cette concentration d’énergie, Yuteki bloque temporairement le mécanisme des lames rétractables de son éventail sans avoir a maintenir un contact physique avec son arme.
La technique du soleil crépusculaire consiste alors à lancer son éventail dans la direction de sa/ses cible/s et de relâcher à tout moment la charge de ki dans l’arme. La puissance concentrée s’échappe alors et propulse les lames de l’éventail sur un large rayon.
Yuteki emploie généralement cette technique pour blesser et/ou neutraliser un groupe d’opposants. Le rayon d’action des projectiles dépendra de l’ouverture de l’éventail, en sachant que le déploiement maximum de l’éventail de Yuteki est de 270°.
Cependant, l’usage de cette technique lors d’un combat est unique. Les lames projetées sont définitivement perdues et l’éventail nécessite alors d’être « rechargé ». Ce qui nécessite un certain temps à l’utilisateur pour insérer les lames dans le fourreau de chaque branche.

La seconde, quand à elle, eut pour nom…
Roue écliptique. Directement inspiré de la parade amoureuse du paon, Yuteki, grâce à son ki, déploie totalement son éventail défensif à 360°. L’application de son énergie personnelle sur son éventail « pétrifie » le tissu de ce dernier et le rend plus résistant. Il lui offre alors une défense capable d’arrêter la plupart des attaques conventionnelles.
En plus de lui fournir un bouclier assez efficace, une fois entièrement déployé, l’éventail dissimule totalement son corps, de sorte que son adversaire ne peut le distinguer lorsque l’arme est érigé entre les deux combattants (il en est de même pour Yuteki, qui ne peut discerner son adversaire derrière sa défense).
Mais la « pétrification » de son éventail reste cependant assez gourmande en énergie.
Note: Totalement déployé, l’éventail ne peut être tenu correctement comme auparavant. Pour maintenir le contact physique entre lui et son éventail, Yuteki applique sans cesse une dose continue de ki pour que sa peau adhère à la surface de son arme défensive. Ainsi, il peut toujours manipuler son éventail plus ou moins facilement afin de parer d‘éventuelles attaques.

Point fort : Indomptable, féroce, persévérant, son être entier lui assure un statut de vainqueur. Mais sa véritable force vient principalement de son endurance face à la douleur. Souffrir ne lui donne que plus de raisons de se démener et d’aller de l’avant. La souffrance, autant physique que morale, est son carburant, la violence est son nectar. Qu’importe les blessures, chaque goutte de sang qu’il verse est une nouvelle raison d’atteindre son idéal: exister.

Point faible : … Sa très forte ressemblance physique avec un paon peut-être…
Plus sérieusement, la plus grande peur de Yuteki est d’être oublié. C’est peut-être pour cela qu’il ne supporte pas être ignoré et qu’il cherche à tous prix à attirer l’attention de tous ceux qui l’entoure. Ne pas voir son reflet dans les yeux de son entourage lui donne l’impression de ne plus exister, chose qui le terrorise.


Dernière édition par Yûteki le Mar 9 Juin - 19:46, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Yûteki, le paon.   Yûteki, le paon. Icon_minitimeMar 2 Juin - 3:07

My story :


Ce dont je me rappelle? Quels sont ces souvenirs? Sont-ce mes yeux? Je n’en ai aucune idée… Est-ce vraiment moi? Je me vois encore courant sur les plaines verdoyantes des terres de mes parents… Mais je ne comprend pas pourquoi maman et papa n’ont plus de visage… Comme des statues dont la face aurait fondue sous la chaleur… Je ne sais plus.
Je ne me souviens que des étoiles blanches perdues sur cette étendue herbeuse. Ces même comètes lumineuses qui tiraient leurs traines sur ce plateau vert, poussant des petits cris aigus à travers la plaine. De tant en tant, on en voyait une exploser et déployer ses longs bras lumineux comme une auréole. Les paons sont heureux aujourd’hui, la saison des amours approche et leur parade amoureuse ne fait qu’embellir ces journées que je passe à leur côté. Aujourd’hui, c’est mon tour de les nourrir, j’adore me promener parmi eux, c’est comme si je faisais partie de leur volée, c’est un vrai bonheur.
***


Au loin je vois des volutes de fumée s’élever dans le ciel. Depuis quand les nuages noirs descendent si bas ? Je vois d’étranges serpents aux couleurs fauves danser sur la colline où se trouve ma maison. On dirait comme un feu… Papa et maman sont en train de faire un barbecue? Pourquoi ils ne m’ont pas prévenu de ce repas de fête ? C’est pas juste.
Je cours à travers la lande, je fend la plaine qui me sépare de ce magnifique feu de joie. Etrangement, mes amis les paons s’enfuient dans la direction opposée, pourquoi ont-ils peur? Peut-être est-ce à cause de cette odeur apportée par le vent, maman fait cuir du porc? Huuuum, ça sent si bon. J’en ai l’eau à la bouche rien que d’y penser. Je grimpe la colline, ventre à terre, presque à quatre pattes. Evidemment j’ai pris le chemin le plus escarpé, mais c’est aussi le plus rapide. Tant pis si mes habits sont tâchés de boue, papa sera fier de moi pour avoir escaladé cette pente, papa est toujours fier de moi quand je fais des efforts.
Enfin! J’ai enfin atteint le sommet de la colline. Il fait si chaud, je sens un horrible vent chaud me m’irrite le visage, la fumée et les cendres me brûlent les poumons, ma gorge est sèche et mes yeux me donnent envie de pleurer. Tiens? Pourquoi la maison est en feu? Jamais auparavant papa et maman n’avait fait de si grands feux… C’est bizarre. Ah! Je vois des silhouettes près du bûcher. Un… deux… trois? Non, il y a tellement de monde, dix, douze au moins ! J’ai compris ! Papa et maman ont invité les voisins, voilà pourquoi le feu me paraissait si grand. Mais je ne comprend pas pourquoi ils avaient besoin de faire brûler la maison? Peut-être n’y avait-il pas assez de bois pour l‘occasion.
Ah, mais je ne vois pas papa et maman parmi ces gens… d’ailleurs on ne dirait pas les voisins, je ne les avais jamais vu tout vêtu de ces vêtements étincelants. On dirait qu’ils portent tous des seaux sur la tête, je ne vois pas leurs visages, ils sont en train de faire une fête déguisée? J’adore les longues capes qu’ils portent et ces épées qu’ils portent à la ceinture, elles ressemblent beaucoup à celle qui est sur notre cheminée. Des amis de papa peut-être? Il doit être content de voir autant de monde pour lui. Mais pourquoi personne ne m’a prévenu? C’est vraiment pas gentil.
Je m’approche doucement de la foule, mes parents doivent être parmi eux en train de discuter. C’est nul ces réunions d’adultes… il n’y a même pas un seul enfant. Ah! C’est quoi cette boite posée sur quatre roues? On dirait une charrette, mais avec une maison posée dessus, quatre superbes chevaux tirent cette chose… une roulotte? Non, on ne dirait pas les roulottes des gitans qui passent de temps en temps. C’est bien trop beau pour en être une.
Ah?! Les rideaux de cette petite maison sur roues ont bougé. Je vois une paire d’yeux vert derrière la fenêtre. C’est une petite fille, elle me sourit… Peut-être voudra-t-elle jouer avec moi ?
Je descend doucement vers l’étrange charrette, mais à peine ai-je fait quelques mètres qu’une main gantée se pose sur mon épaule. Je me retourne et je croise mon reflet sur la visière d’argent d’un de ces hommes déguisés en boite de conserve.
« -Tu cherches quelque chose, petit? » Me demande l’écho métallique qui s’échappe de cette boite de conserve. Je hoche de la tête.
« -Dites, vous savez pas où sont mes parents? Je ne les trouve pas. Ils ne devraient pas être loin. »
L’homme devient tout à coup silencieux, je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme si le temps venait de se figer. Après quelques instants, il semble retrouver vie et me prend fermement par l’épaule pour m’entraîner vers le feu de joie où sont réunis tous les fêtards.
Je lance un dernier regard derrière moi vers la petite fille, elle m’adresse un signe de la main avec un si joli sourire. J’espère qu’on pourra jouer un petit moment ensemble une fois que j’aurais retrouvé mes parents.
***


« -Capitaine, j’ai trouvé le môme Seii. »
Au plus près des flammes, une silhouette toute en force et en armure se tourna lentement vers son subordonné. Ses yeux brûlaient comme deux flammes incandescentes dans ses orbites, miroirs vivants reflétant le brasier qui dévorait la petite maisonnée derrière lui. L’homme au teint mat et au cou de taureau jeta un regard méprisant sur la petite forme qui se dandinait à côté de son soldat. Il ne cacha pas la grimace de dégoût qui se dessina sur son visage en voyant la tête crasseuse du môme aux cheveux blancs.
« -M’sieur ! Vous savez où sont passé mes parents? »
Un long silence accompagna les paroles du jeune enfant. Entre eux, les soldats se lançaient des regards gênés, cette soudaine attitude glaça quelque peu Yuteki.
« -Tu habites ici, petit? » Demanda le leader sur un ton ferme et métallique.
« -Oui, c’est ma maison là. »
Il pointa du doigt la bâtisse en train de flamber avec une telle ingénuité que les soldats en armure levèrent tous les yeux vers leur chef dont le visage n’avait pas frémis un seul instant. Une tension palpable s’installa entre les guerriers, anxieux de voir la réaction de leur capitaine. Mais contre toute attente, il prit le môme par l’épaule dans un geste paternel. L’amenant au plus près des flammes…
***


Le grand chevalier au teint basané m’entraine doucement vers ma maison. Etrangement, je me sens rassuré de sa présence, mais mon cœur se met à battre la chamade à chaque pas que je fais. La chaleur est tellement intense que j’ai du mal à respirer, j’ai l’impression que si je devais avancer de nouveau, mes cheveux prendraient feu immédiatement.
Mais finalement, l’homme en armure s’arrête brutalement et contemple le feu devant nous. Je sens sa poigne se resserrer sur mon épaule, les plaques d’acier sur son gantelet me donnent l’horrible sensation d’une lame de couteau plongée dans ma chair.
« -Tu cherches tes parents petits ?
Je hochais la tête affirmativement. Mais plus ma tête balançait d’avant en arrière sur mes épaules et plus ma peur grandissait.
« -Regarde…
ils sont juste là… »
Le guerrier pointa un doigt vers deux silhouettes sombres qui pendaient au bout d’une corde. Au tout début, je n’arrivais pas à voir ce qu’il me montrait tant l’intensité des flammes était grande. Mais petit à petit, je réussissais à distinguer ces deux formes qui se balançaient au-dessus de la maison, les pieds léchés par les flammes.
Etrangement, l’odeur de porc grillé est plus forte ici… J’ai tellement faim ! Et puis je ne comprend pas pourquoi ce monsieur me montre ces étranges formes noires comme du charbon. Sur le coup, ça me rappelle les vieilles décorations d’Halloween que l’on accrochait sur notre porte. Je me souviens que j’étais toujours effrayé de voir ces squelettes se pendre à nos portes. Je me demande bien pourquoi on les avait accroché si haut au bout d’une corde…
Est-ce qu’il se moque de moi? Je ne vois pas mes parents dans les environs. Ils se sont certainement caché pour me faire une blague. Je regarde tout autour de moi, mais je ne vois rien.
Ah!… Il y a deux personnes qui semblent grimper la colline dans ma direction. Je vois une belle dame au large manteau qui tient par la main une petite fille habillée dans une sublime toilette. Je connais ce joli minois. Je l’ai entraperçu derrière la fenêtre du carrosse plus bas. Elle me lance de grands signes de la main.
Sur l’instant, mon cœur s’emballe. La peur qui m’avait tant tiraillé les tripes a disparu pour laisser place à une joie sans nom. Je ne comprend pas pourquoi je me sens si gai à cet instant, mais la seule idée qui me vient à l’esprit est d’aller jouer avec cette fille. Les adultes sont si barbants…
J’adresse de grands signes à cette petite princesse dont je vois le sourire s’élargir au fur et à mesure qu’elle s’approche de nous.
***


« -Maintenant, vas-t ‘… »
Mais entrainé par le bras de l’enfant, le grand chauve basané suivit le regard de Yuteki et vit à son tour les deux silhouettes féminines gravir la pente. A cette seule vision, l’homme se figea comme une statue de sel, son visage devenant soudainement plus expressif sur le moment.
Un voile sombre s’étira sur ses traits au moment où il empoigna le col du jeune garçon et d’un vif mouvement de poignet le souleva du sol. Suspendu à deux mètres au dessus du sol, Yuteki se mit à suffoquer derrière le nœud de cravate qu‘on lui pressait sous la gorge. Il eut à peine le temps de voir le ciel s’embrumer de nuages avant que la tête ne lui tourne et que son visage ne soit enfouie dans l’herbe carbonisée.
La gorge en feu, l’esprit embrumé par le choc, Yuteki chercha à se relever sur les coudes, mais une puissante botte s’abattit sur sa tête.
Le jeune garçon ne pouvait pas le voir, mais l’immense guerrier avait tiré sa lame de son fourreau, le bras levé pour frapper la chair dans le vif. Mais lorsque la lame s’abattit, le jeune garçon s’était délivré de la chape qui le maintenait au sol. Les yeux embués de larmes, l’esprit envahit par la panique et la douleur, Yuteki se laissa aller à ses premiers instincts: sauver sa peau. Il se mit à courir, peut importe où, même si sa vision était envahie par des tâches sombres à tel point qu’il ne voyait rien devant lui sinon des touches de couleurs qui tourbillonnaient. Il sentait juste la pente sous ses pieds. Il trébucha et se foula la cheville. Le nez plongé dans la mousse, il tenta en vain de se relever, mais la même botte impérieuse l’immobilisa au sol, il tourna douloureusement la tête et vit l’éclat argenté de la lame avant qu’elle ne s’abatte sur lui.
« -Arrêtez! »
Le bras du soldat stoppa net, flottant dans un instant de suspens au-dessus du crâne du jeune garçon de huit ans. Le capitaine baissa doucement les yeux devant la haute silhouette féminine qui venait de lui donner un tel ordre. Il retira sa botte des omoplates de Yuteki. Ce dernier se retourna sur le dos, les yeux tournés vers le ciel. Mais sa vision était tant troublé par la sueur, le sang et les tâches sombres qu’il ne vit rien des deux silhouettes au-dessus de lui.
« -Espèce d‘idiot, qu’alliez-vous faire !? »
Le vétéran basané s’inclina doucement sans oser croiser le regard de sa belle dame et maîtresse.
« -Vous m‘avez ordonné d‘éliminer les Seiis de cette colline, ma dame… »
Le coup de fouet d’une gifle cingla le silence de la nuit qui tombait. Yuteki entendit le grand guerrier tomber au sol, le cliquetis de son armure et le son mat de sa chute étaient la seule chose qu’il pouvait percevoir.
« -Vous semblez avoir oublié que je vous avais ordonné de capturer l’enfant vivant. »
Cette phrase était comme sa gifle: un coup de fouet qui vous lancinait l’esprit tant elle était marquante. A cet instant, l’homme paru se rétrécir, misérable devant la haute silhouette de sa maîtresse.
«  Je vous apprendrai à ne pas abimer ma propriété, capitaine… »
De sa position, le jeune garçon perçut le doux son d’une robe caressant l’herbe, puis ceux de petits pas foulant le sol.
« -Alors ma petite princesse, ton nouveau jouet te plait? »
Yuteki sentit alors le contact chaud d’une petite main se poser sur son visage. Une douce haleine fruitée lui flatta les narines avant qu’il ne sombre doucement dans l’inconscience avec pour seul songe, l’image d’un sourire éclatant.
« -Oui, il me plait beaucoup… Je sens qu’on va bien s’amuser ensemble. »
***


Dernière édition par Yuteki le Mar 9 Juin - 10:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Yûteki, le paon.   Yûteki, le paon. Icon_minitimeMar 2 Juin - 3:08


…vous…
Oui vous!
Regardez-moi… S’il vous plait…
Je suis là… Juste ici… Vous me voyez? Pitié… Regardez-moi.
Je suis perdu… Il fait si sombre… Je ne vois rien… Vous pouvez me voir non? Si! Je suis là, parmi les ombres et les ténèbres… Dites-moi que vous me voyez… J’ai si froid…

Vous vous en fichez?

… S’il-vous-plait…
Je suis bien là. Je ne suis pas une de ces ombres… Pourquoi vous ne voulez pas me voir?

Est-ce que… j’existe vraiment?… Peut-être que non, finalement…
C’est peut-être pour ça que vous ne me voyez pas…
Pourtant… pourtant je me souviens… je sais que j’ai existé… enfin… je pense que c’était vrai… il y a longtemps…


Mais… même si je n’existe pas… est-ce que vous voulez bien rester avec moi?



Je ne vous vois plus… où êtes-vous passez?… S’il vous plait… quelqu’un…
Non… ne fermez pas la lumière… pas à nouveau…
Revenez !

… …
***


Je suis toujours là… assis au fond de cette fosse… dans le noir absolu… J’ai l’impression de ne connaître que cet endroit. Je ne le connais qu’à travers mes sens… Le sol est couvert de terre et de sable, une petite grille est installée au centre de ma petite chambre. D’après les odeurs qui s’en échappe, je pense qu’elles donnent sur les égouts… J’entends parfois le bruit de l’eau croupie dans les canaux. C’est souvent de là que le froid s’insinue dans ma « pièce ».
Heureusement pour moi, j’ai un ami qui m’a bien aidé. Sans ses vêtements, je serai surement mort de froid depuis le temps. Il est sympa, silencieux, mais plutôt sympa. Moi je l’appelle Sam. Comme colocataire, il est pas très causant… Peut être parce que sa tête ne tient plus sur son cou et que je lui ai écrasé malencontreusement la mâchoire… Ça doit pas aider…
Et c’est incroyable! Il me laisse même manger sa part lorsqu‘on nous balance notre nourriture. Je me demande comment il fait pour vivre sans manger. Je lui ai souvent demandé mais il ne m’a jamais rien répondu. Peut-être que c’est parce qu’il ne bouge pas qu’il ne ressent pas le besoin de manger pour refaire ses forces… J’ai essayé une fois, mais c’est trop dur de rester immobile pendant quelques heures. Sam c’est le plus fort! Il arrive à rester immobile pendant des semaines entières ! Ou des années?… Enfin j’en sais trop rien… on a pas trop la notion du temps ici.
Comme on est toujours dans le noir, je n’ai jamais su à quoi il ressemblait. Je lui ai souvent filé des boutades lorsqu’on bavardait, mais à chaque fois j’avais l’impression de cogner contre de la pierre. Parfois je le frappe si fort qu’il s’écroule sur le côté. J’ai même perdu son bras gauche sur le coup. Je pense que son humérus est passé à travers les barreaux de la grille. Mais dans le noir je ne vois pas grand-chose…
D’ailleurs… pendant quelques temps, j’ai cru que Sam était une fille… je vous dit pas la honte que j’ai eu lorsque j’ai attendu qu’il s’endorme pour tâter s’il avait de la poitrine ! Bon, après ça j’étais fixé! J’ai pas rencontré de poitrine comme en avait ma mère, mais j’ai rencontré une drôle de matière assez gluante qui ressemblait à la bouillie qu’on nous jette. Oh le salop! Il cachait sa bouffe là ! J’ai rien dit parce que je l’avais quand même touché pendant qu’il dormait… Et pis j’avais quand même gouté… ça avait un goût de faisandé… je préfère qu’il se la garde sa bouffe…
AH!
J’entends des bruits de pas… Oui, je reconnais là la démarche chaloupée de mon geôlier. Mais j’entends également le doux tintement d’une paire d’escarpins. Elle est venue! Ah s’il vous plait! Faites qu’elle vienne me rendre visite!
AH!
J’entends le battant de bois grincer. Là ! La… la lumière! Oui, elle rentre enfin! C’est si éblouissant. Ça me rappelle tant de souvenirs, on dirait un soleil qui brille au-dessus de ma tête. Mais même sa lumière ne tombe pas au fond du puits. Je peux juste distinguer une petite silhouette darder son regard d’émeraude dans notre direction à Sam et moi. Mais elle ne doit pas nous voir tellement il fait sombre ici bas.
-Eh Sam! Fais-lui coucou ! Dis bonjour à la petite princesse! Je t’avais dit qu’elle viendrait nous voir.
Qu’est-ce qu’elle a grandit! Moi qui croyais qu’elle m’avait oublié ici. J’ai l’impression que son visage a changé, elle parait plus femme, mais mes yeux doivent me jouer des tours. Ah! Où vas-tu? Où es-tu mon soleil !?
Criiiiiiiiiiiii…
Oh! Elle tire la marmite sur le dallage! Oui elle va le faire!
De là où je suis, je vois la bedaine de la marmite dépasser, sa présence semble voiler mon soleil comme la lune éclipsant l’astre de feu. Mais ma petite princesse est là, je la vois sourire au moment de verser le contenu du chaudron.
C’est comme si une pluie d’étoile emplie ma vision et tombe sur moi. Oui! Elle se souvient de notre petit jeu.
Aïe!!! Ouille! ! Ahahaaa ! Oui! Continue ! Couvre moi d’étoiles! Ces charbons ardents tombent comme une pluie de pierre sur moi, c’est tellement agréable ! Ouch! C’est tellement chaud! Donne moi ta chaleur, j’ai si froid moi tout en bas. Continue!
Je ris, je ris aux éclats! J’entends le son de ma voix résonner sur les murs de ma prison. Je sais que tu m’entends. D’abord tu me souris à moi! Le brasier que tu m’as lancé me donne une forme, je quitte l’ombre pour apparaître à tes yeux. La faible lumière qui s’échappe de ces pierres enflammées est comme une bénédiction. Je sais que mon corps est là, oui j’existe quand tu es là! Donnes m’en encore, oui, caresse moi une nouvelle fois. N’entends-tu pas mon rire?! Si ! Tu l’entends! Tu m’as accompagné, tu chantes à ton tour. Tu as un si beau rire! Il coule doucement dans ma prison. Que j’aime te voir ainsi.

Pourquoi t’arrêtes-tu de rire? Tu… tu n’as plus de charbons à me jeter? Tu ne veux pas rester? Nan! Attends, ne pars pas ! Tu ne veux pas parler? J’adore discuter ! J’ai des tonnes de blagues ! Sam m’en a appris de très drôle je te jure!
« -Attends !! »
Elle s’est figée. Elle me regarde à nouveau. Elle adresse un signe à mon geôlier, j’entends faiblement son doux cri d’oiseau. Mais je crois qu’elle lui demande de lui rapporter une nouvelle bassine de charbons ardents. L’homme est parti. Il me laisse seul avec elle.
Je n’arrive pas à la quitter des yeux, je ne sais plus quoi dire. Qu’attends-t-elle de moi? Qu’est-ce que je peux lui offrir?
Elle s’assoit au bord de la fosse, elle laisse ses jambes se balancer dans le vide comme une enfant à cheval sur la branche d’un arbre. Elle tend la main vers un pavé à côté d’elle. Elle le lâche dans le vide. La pierre tombe, tombe, ricoche contre le mur, puis sur l’autre. Sa descente est telle que je n’arrive pas à calculer l’endroit où elle va atterrir. Je ne cherche pas à esquiver le projectile. Il s’abat sur mon épaule. Je tombe à genoux. Ça fait mal… je crois que quelque chose s’est casser, mais pourtant je ne pleure pas. Ça me fait mal, mais… j’aime ça. Elle a trouvé un nouveau jeu entre nous! Je tends les deux bras vers elle.
J’en veux encore !
Je crois qu’elle comprend mon geste: je vois son sourire s’élargir. Elle tend la main pour déloger un nouveau pavé, mais en se contorsionnant, son précieux escarpin glisse de son pied
Mais tout à coup, elle perd un de ses précieux escarpins qui chute dans cet antre de l’enfer. Je le ramasse et je la regarde. Je la devine triste et en colère contre elle-même. Je pense même qu’elle pleure. J’entends des bribes de paroles, je pense avoir compris que sa mère va la gronder si elle la voit sans sa seconde pantoufle. Mais elle ne peut pas descendre pour la récupérer, elle ne pourrait pas remonter…
Mais moi par contre… je peux…
Je range l’escarpin dans ma chemise et je passe mes doigts sur les murs. Je repère les saillies entre les pierres où je peux passer les doigts et je me met à grimper. J’use de tous les rebords pour monter le plus haut possible. Jamais je n’avais pu imaginer comment ça pouvait être facile. Je sais que quand on m’a jeté ici, j’avais essayé la même chose. Mais je tombais à chaque fois… J’avais abandonné, mais maintenant… C’est comme si des ailes m’avaient poussé sur le dos. Je sens une étrange chaleur qui émane de l’escarpin contre ma poitrine. Je le sens me tirer comme un fil invisible vers ma belle dame.
Mais je sens également son regard sur moi. Elle me regarde… Oui, elle! Elle au moins me voit! Je suis au centre de son attention, je sens qu’elle veut me voir réussir, même si elle s’inquiète plus de sa chaussure que de moi, je sais qu’elle m’admire en ce moment. Oui, j’existe!
Il ne reste plus que la moitié du chemin à parcourir… en cas de chute, je suis sur que je ne mourrai pas… je pense que je me briserais les jambes où le bassin, mais je sais que je ne mourrai pas.
Ah! Je vois la lumière qui marque la pierre au-dessus de moi. Ce simple rai lumineux qui marque la séparation entre mon royaume de ténèbres et ce soleil qu’elle représente. J’ai l’impression d’être une créature souillée qui atteint le saint des saints. Cette lumière… je n’ose pas la toucher. Je reste bloqué à cet endroit pendant un long moment, entre ombre et lumière. Ma force me quitte doucement. J’ai peur… peur de ce que je vais découvrir plus haut… est-ce que je mérite d’apparaître à la lumière. On m’en a tant privé… Pourquoi aurais-je droit d’y goûter une nouvelle fois maintenant?
AH!
Qu’est-ce que! C’est si chaud!
J’entends le rire cristallin de la jeune fille au-dessus de moi. Je lève les yeux vers elle. On lui a apporté une nouvelle marmite de cendres chaudes. Sa tendre brûlure me ramène à la réalité. Son beau chant m’attire vers elle. Mes forces me reviennent dans un sursaut, je me sens renaître à chaque poignée qu’elle me jette au visage; oui, continue! Fais moi mal, donne-moi une raison de vivre, fais-moi vivre !
Tiens? Depuis quand suis-je si proche d’elle. Je n’ai plus qu’à tendre la main pour la toucher. Mais je n’ose pas… Elle est comme le soleil, je ne veux pas la toucher sans me brûler. Je monte encore plus haut, j’arrive au sommet. Le geôlier me regarde, le tison à la main, près à me jeter au fond du puits au moindre geste suspect.
Je redécouvre ce cachot que je n’avais pas vu depuis mon enfance, mais mes yeux sont tant éblouis que je ne distingue rien de bien net. Seule ma belle dame m’apparait clairement. Elle me regarde avec curiosité, un long sourire aux lèvres.
Avec une grâce que je n’ai jamais vu, elle lève son joli petit pied nu au niveau de mon visage. Dansant dans l’air, attendant que je le coiffe de mon présent. Je sors de sous ma chemise crasseuse le soulier manquant et je le lui passe au pied comme dans un de ces contes que ma mère me racontait étant enfant.
Jamais je n’ai vu quelqu’un d’aussi rayonnant de toute ma vie.
« -Je crois que tu es prêt maintenant. »
Je ne comprends pas le sens de ses paroles sur le moment, ni pourquoi elle m’avait pris la tête entre ses deux mains pour déposer un baiser au sommet de mon crâne.
« -Alors Saura-chan, ton jouet a enfin passé la phase de dressage? »
Je me retourne pour voir alors deux silhouettes masculines s’approcher de nous. Celui qui s’est adressé à ma belle princesse lui ressemble presque trait pour trait, mais il semble beaucoup plus âgé qu‘elle.
La jeune femme lui lance un sourire plein de tendresse.
« -Oui! Je pense qu’il sera bientôt prêt à porter mon "lien" ! »
« -Avant ça, je pense qu’il vaudrait mieux lui faire prendre un bain. Ton animal empeste. »
« -Ouais ! On va le savonner pour qu’il soit présentable devant mère ! »
Sur ces paroles, la jeune Saura se lève d’un seul bond et s’accroche au bras de son frère qui l’emmène avec lui hors de ce cachot souterrain.
Quand à moi, je reste là, totalement coi. Au bord du fossé qui a été ma vie durant tant d’années. Je remarque juste que le garçon qui accompagnait le jeune prince est resté avec moi. Il me regarde pendant un instant, et puis me lâche quelque chose que je n’aurais jamais imaginé dans la bouche de qui que ce soit.
« -Tu me fais penser à un paon. »
Sur le moment je ne sais pas comment le prendre, mais voir quelqu’un me parler, s’intéresser à moi… cela me rend étonnamment heureux. Je lui réponds avec un sourire sincère et des yeux pleins d‘étoiles.
« -Vraiment ?! »
Sans plus de paroles, il me tend la main pour m’aider à me relever.
« -Pfiouu, c’est clair, tu as vraiment besoin d’un bain. »
« -Un… quoi? »
Il me regarde avec des yeux ronds.
« -Yuuuuu…. Je crois qu’on va avoir beaucoup de boulot avec toi ! Je m’appelle Yûta, et toi? »
***


« En ce jour béni des anciens, moi Yuteki, par ce pacte de sang que j’accomplis avec toi Saura Nightspear, je prête mon serment.
Toi à qui je me lie, accepte de prendre ce corps qui est le mien, qu’il soit ton servile instrument ; sers-toi de cette âme qui est la mienne, puisse-t-elle devenir ta plus fidèle arme; gouverne cette vie que je t’offres, en échange de cette éternité que tu souhaites partager avec moi.
C’est en toute conscience de mes actes et de la signification de ce serment que je te demande d’user de moi. Par ce serment, je m’offres à toi. Par ce sang, je lie ta souffrance à la mienne. Par ce pacte, je deviens ton ombre et ton instrument.
Sur mon sang, ma chair et mon honneur, je t’appartiens corps et âme. Que ce serment résonne dans mon esprit jusqu’à ce que mon ‘saigneur’ me libères de son service ou m‘emporte dans la mort avec lui.
Saura Nightspear, descendante de la dynastie seigneuriale des Nightspear, acceptes-tu mon serment? »

***
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MessageSujet: Re: Yûteki, le paon.   Yûteki, le paon. Icon_minitimeMar 2 Juin - 3:16

***

Sur les gradins, les centaines de spectateurs hurlaient si fort que l’air paraissait vibrer. Les martèlements des pieds faisaient trembler le sol si fort qu’il paraissait vivre sous les bottes de Yuteki. Parfaitement détendu, ses éventails en main, le jeune homme semblait glisser sur le sable de l’arène tant il était léger comme l’air.
La nuque relâchée, les yeux fermés, Yuteki écoutait avec calme le tumulte de la foule. SA foule. Il pouvait sentir ces centaines d’yeux se poser sur lui et le contempler, chaque bouche qui hurlait son nom faisait bouillonner son sang et comme un fauve en cage, il arpentait son territoire de chasse, dans l’attente de son prochain adversaire.
*Cinq gladiateurs d’affilée aujourd’hui… Pour un jour de semaine, c’est pas mal du tout je trouve.*
Dans sa tête, Yuteki refit le compte de ses victoires. Il avait un doute. Le jeune homme se mit à compter les tâches de sang qui coloraient l’arène. Seuls souvenirs qu’avaient laissés ses précédents adversaires avant de repartir sur leur civière.
*Ah non, six… J’allais oublier le type que j’ai balancé sur la foule…*
Une goutte de sang coula le long de sa joue. D’un vif coup de langue, il la happa avant qu’elle ne roule sur son menton. Sa blessure à la tête semblait s’être rouverte. A vrai dire, il ne sentait aucune douleur à cet endroit tant son bras gauche le lancinait.
Il y jeta un coup d’œil rapide, histoire de savoir s’il était toujours bien accroché à son épaule. Oui, il était toujours présent. Couvert de bleus et d‘entailles, il ne ressentait plus aucune sensation jusqu’au poignet certes, mais sa main tenait toujours son éventail blanc et il pouvait encore bouger son bras. Aucune raison de stopper les combats.
*Je vais essayer de limiter les dégâts dorénavant… Si les parieurs me voient dans cet état, ils vont se mettre à miser sur ma défaite… Et ça, c‘est pas cool pour mon image…*
Cependant, il savait que cette situation rapporterait beaucoup plus de gain à sa propriétaire.
D’un œil distrait, il se tourna vers les tribunes hautes de l’arène, là où les seigneurs observaient les combats de leurs protégés en monnayant toutes sortes d’objets précieux sur la conclusion des matchs. Parmi la foule de visages nobles, Yuteki identifia très vite le visage de sa maîtresse.
A en croire les traits rayonnants de sa princesse, elle devait avoir gagné beaucoup de paris grâce aux victoires successives de son Utsuwa: plusieurs lourdes cassettes avaient été déposé à ses pieds déjà. Yuteki ne pouvait qu‘imaginer la quantité de richesse qu‘elles devaient contenir: bijoux, pierres précieuses, étoffes de première qualité, spiritueux, documents et artefacts, etc. Il arrivait que des meubles et des terres soient mis en jeu, parfois même des vies humaines. A voir le butin amassé par à ses prouesses, Yuteki sentit une légère fierté l’envahir. Mais aucun butin n’était plus précieux que les deux palpitantes émeraudes qui animaient le regard de sa maîtresse: et celles-ci regardaient dans sa direction.
Sa propriétaire le fixait pensivement, une mèche dansant entre ses doigts, elle le gratifia d’un sourire convenu, de celui qu‘un maître adresse à un serviteur qui lui a apporté un divertissement amusant, un sourire méprisant et doux à la fois. Mais Yuteki puisait sa récompense dans le regard de sa maîtresse: elle lui portait toute son attention, c‘était tout ce qui comptait après tout.
« Bon tant pis, avec quelques côtes brisées les enchères sur ma défaite monteront d’un cran. Et la dame pourra empocher plus que d’habitude. »
*Après tout, seul son plaisir compte.*


Exemple rp/kyogi:


-Parfois, je me demande comment tu peux supporter tout ça.

Assis en tailleur sur son lit, Yuteki tournait le dos aux quelques chandelles qui éclairaient sa sombre cellule. Face au mur, le regard vague, l’utsuwa suivait le réseau de sinuosité entre les pierres, écoutant à demi son interlocuteur.
La pièce dans laquelle il se trouvait n’avait rien de spacieuse et ne comprenait que le strict minimum, un lit et une commode. C’était tout ce qu’on pouvait espérer d’une cellule de prison, mais sans les barreaux. Il y faisait sombre, seule la lueur du candélabre apportait un peu de lumière dans ce trou sans fenêtre. On distinguait tant bien que mal deux silhouettes dans la promiscuité de ces ténèbres vacillantes.
Le reflet des flammes dansait sur les flacons d’onguent que la toute petite silhouette appliquait sur le dos de l’utsuwa. Les fines mains dansaient fébrilement sur les plaies fraichement suturées de Yuteki avec un soin tout particulier.

-J’espère que je ne te fais pas trop mal. Dis-le-moi sinon.

Yuteki se mit à sourire intérieurement. La petite voix éteinte de la jeune servante lui paraissait fragile et frémissante, comme à chaque fois qu’elle passait ses baumes sur son corps meurtri. Il savait qu’elle cherchait à le soigner sans le faire souffrir, mais si ses intensions étaient sincères, elle ne se doutait pas un instant que ses gestes ne faisaient que réveiller la douleur, au grand plaisir du jeune homme. Et c’est pourquoi Yuteki avait toujours réclamé que Sachiko soit celle qui soigne ses blessures.

-Ne t’inquiètes pas, rassura l’utsuwa avec un long sourire, c’est parfait.

Cette réponse rassura l‘adolescente et ne lui donna que plus d‘assurance dans sa tâche. Ce qui accentua l’adorable douleur qui émanait des plaies de Yuteki.
Ce n’était pas vraiment un mensonge. A vrai dire, ses mots tenaient plutôt de la vérité, une vérité qui l’arrangeait lui et elle après tout.

Des coups sourds résonnèrent lourdement contre le battant de la porte. Yuteki fit mine de les ignorer. Mais Sachiko ne pouvait pas ignorer bien longtemps ces appels répétés, elle quitta son patient, se purifia les mains dans une bassine et alla ouvrir.
De là où il se tenait, Yuteki n'entendait qu'un faible murmure. Mais la conversation entre Sachiko et ce nouveau venu, probablement un autre serviteur de la demeure, s'était très vite terminée.
Lorsque la porte se referma, la jeune servante de 14 ans rangea ses baumes dans une sacoche en cuir et l'endossa sur son épaule, la bassine dans une main.

-Je dois te laisser, on vient de me prévenir que Madame Nightspear a prévu un de ses... "divertissement", ce soir... On a besoin de moi en cuisine...

Yuteki hocha de la tête.

-J'espère qu'elle apréciera ton hypocras.

Cette unique phrase sonnait comme un voeu de bonne fortune. Toujours de dos, Yuteki ramena sur lui son débardeur améthyste. Il entendit un bruit de pas, puis la porte claqua une seconde fois, Sachiko était finalement partie.
Lorsque l'Utsuwa ressortit la tête de son vêtement, il vit sur la commode près de la tête de son lit, un flacon contenant le baume de soin que Sachiko lui avait enduit sur le corps. D'abord sceptique, Yuteki fixa l'objet pendant un certain temps. Après tout, ses blessures avaient toutes été traitées. A quoi lui servirait d'apposer une seconde couche de baume...
...
Sans raison apparente, Yuteki étira son bras vers le flacon et s'en empara. En son for intérieur, le jeune homme sentait qu'il en aurait besoin. Mais bien plus tôt qu'il ne l'aurait imaginé...


Vous: C'est à dire moi.


Pseudo: On m'a aussi connu sous le nom de Gareth Seishin et Yamaru Hina. Vous pouvez aussi me connaître sous le pseudonyme de Yuteki sur ce forum(cte bonne blague), mais aussi sous le nom de Sephadee sur le reste du web connu. Seph' pour les intimes. ^^
Comment avez-vous connu le forum? Par l'un des admin, devinez lequel. xP
Vos disponibilités? Variables. Généralement quelques heures dans la journée.

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MessageSujet: Re: Yûteki, le paon.   Yûteki, le paon. Icon_minitimeMar 9 Juin - 20:29

Hmm, te voila donc de retour....

FICHE VALIDEE !!

Bienvenue !!
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MessageSujet: Re: Yûteki, le paon.   Yûteki, le paon. Icon_minitimeMar 9 Juin - 20:32

YATAAAAAAAAAAA !!!!!
Ma fiche est parfaite !!
XD
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MessageSujet: Re: Yûteki, le paon.   Yûteki, le paon. Icon_minitimeMar 9 Juin - 20:37

Parfaite.... parfaite.... ne t'emporte pas ainsi.

XD
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MessageSujet: Re: Yûteki, le paon.   Yûteki, le paon. Icon_minitime

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