Une nuit parmis tant d'autres [ PV Asahi ]

Asahi marchait en direction de la petite fille sans s'en rendre compte. Son rendez-vous ayant été avorté, il avait décidé de rentrer chez lui en passant par les sentiers. Il escomptait tuer tous les passants qui s'attardaient sur ces routes mal formées pour se défouler de sa mauvaise humeur. Il avançait d'un pas lent et tranquille afin de profiter de la fraicheur et du silence de la nuit. Elle était comme une confidente qui portait tous les secrets de sa brise fraiche... Asahi avait fermé les yeux pour mieux profiter de ce moment de calme. Il avait décidé de finalement faire un léger détour pour mieux profiter de cette nuit particulière. Aucun nuage ne peuplait le ciel largement éclairé par la Lune presque pleine. Ah! Si... Une petite colonne de fumée noire s'échappait d'une maison, au loin, ainsi qu'une lueur orangée.
Asahi, curieux de nature, s'approcha. Au détour d'une rue, il sentit comme une pression imposante sur ses épaules. Quelque chose qui ressemblait à un poids supplémentaire, mais qui ne faisait pas fléchir. L'air se raréfiait et Asahi baissa les yeux pour apprécier la rue et déterminer d'où cela pouvait venir... Mais tout ce qu'il vit, c'était une petite fille sur un muret qui semblait ne pas l'avoir vu... Il s'approcha, et la pression augmentait. Il s'y faisait et cela accentuait même son excitation. L'asthénie dans laquelle il commençait à plonger s'était totalement achevé, et il observait avec un oeil tout à fait éveillé la petite fille. Elle portait deux gants. Ce fut la première chose qu'Asahi nota, car ils étaient trop grands. Elle portait une robe blanche aussi. Cette robe reflétait la lumière de la lune et serrait sa petite poitrine adorablement. Elle devait avoir treize ou quatorze ans. Elle serrait contre elle un lapin en peluche. La singularité de cette petite fille ne laissait aucun doute. Elle devait être Nushi... Elle ne semblait pas l'avoir aperçu et riait seule de son petit rire clair et attendrissant.
Asahi tomba sous le charme en un instant. Il ressentait autant l'envie de la tuer dans une de ses danses mystérieuses, elle le valait bien, que d'abuser d'elle, avec ou sans son consentement. Mais il voulait d'abord aborder cette jeune beauté pour mieux la calculer. Il fit encore un autre pas vers elle, puis un autre... Il n'était qu'à deux ou trois mètres...

"Bonjour."

Asahi observait cette étrange petite fille... Elle avait une expression particulière. Asahi se demandait qui elle pouvait bien être, cette petite fille au regard si étrange. Il se laissa observer un moment, ce qui était rare, et en profitait pour observer de même cette personne qui devenait de plus en plus intéressante...

"Enfin quelque chose qui sort de l'ordinaire, pensa-t-il."

Soudain, la petite fille se pencha vers sa peluche pour lui murmurer quelque chose. Asahi avait du mal à cerner la dimension de la folie de cet enfant... Elle discutait avec une peluche... Asahi voulait de plus en plus comprendre ce qui pouvait bien se passer dans cet esprit dérangé... Il se préparait en tout cas à dégainer son épée ou ses billes en cas d'offensive. Mais la petite ne semblait vouloir bouger... Elle balançait ses jambes dans l'air comme une gamine sur une chaise trop grande...
Elle parla à nouveau à son animal en peluche. Elle avait l'air de l'aimer... L'esprit d'Asahi commença à vagabonder sur l'idée de la réaction de cette fille si elle perdait ce lapin... Il imaginait en se délectant du désespoir qu'il pourrait causer. Il s'arrêta de rêver un moment pour observer la jeune fille... Elle était belle! Ca oui! Mais elle avait l'air d'imaginer des choses qu'une fille de son âge ne devrait pas imaginer...
Asahi se posa une question qui changea toute l'image qu'il venait de se faire... Et si elle n'avait pas l'âge qu'elle affichait? Il était certain qu'elle était Nushi, Asahi n'en doutait pas, et il pensait même que c'était une Akuyô, vu sa carrure, ses vêtements et sa folie apparente, alors pourquoi n'aurait-elle pas cinquante ou cent ans de plus que l'âge qu'elle laisse deviner? Ce ne serait pas la première Nushi ayant l'air très très jeune qu'Asahi aurait rencontré... Il se décida à parler à nouveau, afin d'entendre cette fois-ci une réponse lui étant adressée, afin de mieux la cerner...

"Qui es-tu?"

La petite fille ferma les yeux... Elle semblait s'apaiser, se calmer... Asahi crût voir le lapin bouger, mais ça ne pouvait être possible... Lorsque celui-ci s'adressa à lui, Asahi fut surpris. Il avait l'habitude de voir des choses étranges, mais là... Elle devait être ventriloque et peut-être schizophrène, mais faire bouger ce lapin par le Ki... Asahi n'avait plus de doutes! Elle était Nushi!

"Donner un nom, c'est donner une contrôle sur vous et sur votre âme, essence si précieuse. Je ne donne jamais mon nom avant d'avoir celui de mon interlocuteur..."

Asahi fit discrètement sortir les trois billes de sa mitaine derrière son dos pour les mettre dans sa main. La position dans laquelle il était, flanc gauche en avant, ne laissait rien deviner au mouvement qu'il venait d'effectuer. Il posa cette même main sur le pommeau de sa lame et se préparait à dégainer rapidement son épée. Il observa un moment la fille et son lapin qui restaient silencieux. Il avait de moins en moins envie de la connaître, et de plus en plus envie de voir de quelle couleur était son sang, et quel goût il pouvait bien avoir. Mais il n'avait surtout qu'une hâte, éventrer cette peluche et désespérer cette petite fille trop étrange et au regard si arrogant.

Petite fille ne semble pas satisfaite de cette réponse, elle n'aime pas que les objets lui désobéissent, cette une mauvaise chose que de ne pas écouter son maître, c'est dangereux et ce bien plus qu'on ne pourrait le penser. Alors, mademoiselle soupire, elle ne sourit plus et c'est une voix bien moins enjouée qui s'adresse au garçon cette fois ci. Non, elle ne s'adresse par à son lapin, c'est bel et bien ce nouveau venu l'objet de ces paroles. En un sens, c'est très étonnant de la part de l'enfant...

" Vous n'êtes pas drôle... "

Sans attendre de réaction, la petite fille replie ses jambes pour poser ses pieds sur les muret, s'aidant de ses mains pour se redresser gracieusement et se retrouver debout, dominant d'autant plus cet être qui ne semble pas vouloir jouer avec elle. Faisant quelques allers retours sur le muret, sans jamais hésiter, sans jamais perdre son équilibre et sans craindre quoique ce soit malgré l'étroitesse de ce mur, elle semble réfléchir tandis que sa chevelure blonde voltige avec le vent dans une danse presque aussi belle que celle de ses gestes. Sa peluche, bien sûr, lui donne la main. Il ne faudrait pas la lacher, il en serait bien triste.

Au bout d'un moment, jeune fille arrête de marcher, dos au garçon, puis se retourne vivement avec un sourire aux lèvres, l'air d'avoir retrouvé sa joie de vivre et son enjouement avec ces quelques pas aussi gracieux que ceux d'une danseuse. Elle fixe à nouveau le jeune homme qui se trouve en dessous et lui offre une mine absolument charmante, sans l'ombre d'un interêt vengeur, sans la moindre colère ni lassitude. Elle est innocente et douce, elle est charmante et envoutante... Elle est elle même.

" Je m'appelle Aurore "

Certainnement plus habituée à se faire appeller Mademoiselle Brooks, petite fille reste figée et laisse son regard trainé pour rejoindre le ciel, la lune, ce disque d'argent qu'elle a toujours admirer, peut être autant que son cher Monsieur Cookie. Non, Monsieur Cookie est plus important que la lune, si la lune offre la lumière dans la nuit, cette peluche embrase la lumière dans son âme, et c'est bien plus étonnant que cette splendide lueur que dégage ce cercle du ciel. Heureusement pour la demoiselle, cette lueur qu'embrase la peluche lui donne autant de vie qu'elle ne la lui concerve. Si seulement les gens avaient su, avant de s'en prendre à Monsieur Cookie, qu'il était protégé par un bouclier que personne, jamais ne pourra percer. A bien y réfléchir, la tête qu'avait fait les gens en tentant de faire du mal à cette peluche avait été bien drôle, et petite demoiselle est persuadée qu'une personne de plus ou de moins serait tout aussi amusante pour son regard enfantin...

"Aurore? C'est un merveilleux prénom!"

Asahi avait retrouvé son calme. Il n'était plus excité de quoi que ce soit à présent, ni énervé et avait fait son choix. Elle méritait son attention, et il pourrait être amusant d'observer une fille si étrange. D'ailleurs il allait même lui donner l'immense privilège de connaître son nom. Il fit un pas en avant, plaçant une de ses billes sous son pied pour se maintenir. L'obscurité ne laissait pas voir ces billes d'un noir de jais à la fillette. Il fit plusieurs pas comme cela pour monter de plus en plus, comme sur un escalier invisible et se posa sur le muret, près de son interlocutrice en replaçant ses billes sur son gant sans pouvoir être vu.

"Tu ne m'as donné qu'un prénom, alors je ferais de même. Je suis Asahi. Ravi de te rencontrer."

Asahi était largement plus grand qu'Aurore. Il se penchait donc, comme pour parler à une petite enfant. Il affichait un sourire serein en lui tendant une main, dans le but qu'elle la serre. Il se préparait tout de même à réagir en cas d'attaque de cette personne au comportement si étrange et lunatique. Il ne devait pas oublier que chaque être est un puissant ennemi potentiel, et il n'enlèverait jamais cette image, même de la plus innocente petite fille. Surtout qu'en se rapprochant, il avait remarqué deux petites taches de sang sur le côté de sa robe. Invisible d'en bas, mais tout à fait apparentes de près, même dans l'obscurité sur une robe d'une telle blancheur.

Asahi fut surpris du changement radical de l'attitude d'Aurore. Elle devenait intéressante! Au-delà du simple corps attirant, elle muait en quelqu'un, une personnalité amusante à découvrir. Il voulait la comprendre. Son esprit l'attirait à présent autant que son corps. Il imaginait pouvoir sympathiser avec une telle personnalité. Lorsqu'elle prit sa main, il sentait comme une victoire de sa part. Ses pas dans le vide l'avait impressionnée. C'était d'ailleurs le but recherché. Son regard était plein de messages, d'émotions qui plaisaient à Asahi. Elle lui parla. Sa voix douce et enfantine lui plaisait vraiment. Elle voulait apprendre. Cela amusait Asahi. Il avait vraiment fait son effet. Mais cela tombait très bien, il était curieux de savoir comment cet objet inanimé pouvait parler et bouger...

"Tu veux savoir? Je te le dirais un jour. Le jour ou tu m'expliqueras ta technique. Mais pour cela, nous devons nous connaître mieux, nous appréhender... Qu'en dis-tu? Il est plus facile de se dévoiler, d'ouvrir son âme et son Ki à quelqu'un de confiance, que l'on connaît bien."

La situation amusait Asahi de plus en plus. Il allait peut-être comprendre cet être si étrange et intriguant. Il était vraiment satisafait de cette rencontre et souriait.

Asahi observait la petite fille, qui semblait ravie, sauter du muret. Elle était fraîche, elle avait l'air impatiente et excitée, comme une enfant. Cela lui, allait bien justement... Asahi la trouvait de plus en plus attirante! Mais il se demandais de plus en plus si c'était une attirance sexuelle ou une attraction liée à la curiosité qu'elle inspirait... Il fut brisé dans ses rêveries par le geste qu'a eu Aurore de poser sa peluche sur le sol sec et sale du sentier. La peluche se mit alors à marcher et à lui adresser à nouveau la parole.

Asahi écarquilla les yeux. Non pas par la surprise, qui était passée, mais de curiosité. Il sentait une vive animation dans sa poitrine. Son coeur battait plus vite! Désireux d'en savoir plus. Il était désolé de ne pouvoir rien apprendre à cette petite fille de sa technique qui était trop personnelle et trop unique pour être partagée, mais il avait eu besoin de lui faire croire cela possible pour lui-même en apprendre un maximum. C'était fourbe, mais juste. Il se doutait que lui non plus ne pourrait rien apprendre de la technique d'Aurore. Il se demandait si lui aussi était fou. Cette pensée l'amusa une seconde, puis, comme par automatisme, en se surprenant lui-même, il sauta du muret à son tour. Il avança, cette fois-ci sûr de ce qu'il voulait faire, vers la peluche qui venait de se présenter son le pseudonyme de "Monsieur Cookie". Ce nom amusant avait fait sourire Asahi lorsqu'il l'avait entendu. Il s'agenouilla, se mettant ainsi au même niveau à peu près qu'Aurore, et tendit deux doigts de sa main gauche vers ce lapin de peluches, comme pour lui serrer la main, ou la patte. Ce la dépend du point de vue.

"Je suis Asahi. Heureux de faire ta connaissance."

Asahi avait un regard amusé de discuter avec un objet qui appartenait habituellement à la famille pas assez large des inanimés. Son attention s'était détachée, et ce de manière manifeste, de la petite fille qui apportait moins d'interêt à ses yeux que cette peluche si spéciale...

Asahi fut surpris de voir s'enfuir ce petit lapin, mais cela l'amusa. Il imaginait un petit enfant qui retournait vers sa mère à cause de la peur d'un homme qu'il ne connait pas. Asahi oublia une seconde qu'il ne s'agissait que d'une technique liée au Ki, un simple objet, que, sans qu'il ne sache comment, cette fille pouvait faire se mouvoir...
Elle le prit dans ses petits bras. Comme pour le protéger. Elle semblait ne pas savoir elle-même comment elle faisait cela, d'où sa folie de croire cet animal en peluche vivant et ayant une conscience. Asahi était maintenant sûr, de part son analyse, qu'elle ne pourrait même pas lui apprendre cette technique, même si elle le voulait. Il avait décidé de ne pas lui demander...
Il dégaina son épée, en fusionnant ses billes à la lame à l'insu d'Aurore. La lame se mit à scintiller légèrement. Il fendit l'air de ce fil si parfait. Un éclair blanc, un sifflement si léger, si cristallin... Une multitude de petites lumières, comme des étoiles coruscantes, des petits points rutilants avaient suivis en grande quantité le geste de l'épée. Tous disparurent les uns après les autres. Discrètement. Comme s'ils n'avaient jamais existé...

"Voici une partie de mon pouvoir."

Il recommença ce geste si merveilleux devant la petite fille. Les petites lumières étaient juste devant elle. A quelques centimètres seulement de son visage légèrement éclairé par ces fantastiques lucioles.

"Tu peux toucher si tu le désires."

Les lucioles étaient parties, alors Asahi répéta la même action, afin qu'elle puisse assouvir le désir qu'Asahi imaginait, celui de la curiosité propre à tout enfant, et même à tout être humain. Il se délectait de l'imaginer déplacer, prendre une de ces lumières qui ne peuvent être déplacées. Il la voyait déjà s'infliger une coupure superficielle au doigt, réfrénant ses envies curieuses... Quel amusement ce serait. Pourrait-il s'empêcher de rire? Il ne le savait pas...

Asahi éclata de rire à la réaction inattendue de cette petite fille. Il ne pût s'arrêter en la voyant s'éloigner quelque peu... Il ne voulait cependant pas qu'elle parte, pas encore. Il décida de jouer son atout une fois de plus. Il mit ses billes sous ses pieds, en les laissant sous la forme de bille, bien que ce soit moins confortable, pour pouvoir changer leur forme en cas de besoin, sans attendre le temps qui lui serait imposé.
Il donna l'impression de glisser en l'air pour rattraper cette petite fille. Il s'arrêta devant elle.

"Allons. Ne le prend pas comme ça, c'est bel et bien une pertie de ma technique, bien que le lien doive te sembler difficile à illuminer..."

Il espérait avoir vu juste en disant cela. Il ne pouvait se tromper. Il enchaîna:

"Tu ne comprendrais pas ma technique, même si je t'expliquais jusqu'au matin. C'est bien trop... Personnel, bien trop complexe... C'est une création, une projection de mon esprit. J'utilise quelque chose que le monde n'a pas conçu, qui n'entre pas dans son champs de vision. J'emploie une arme qui n'existe pas. Comment peut-on comprendre. Je réécris les lois qui régissent le monde. Pas même moi ne comprend tout à fait pourquoi j'ai ce pouvoir qui défie cette terre qui m'accueille. Mais je sens que ton pouvoir n'est pas tellement différent du mien. Tu donnes vie à cet animal en peluche alors qu'il ne devrait pas être vivant. Nous nous plaçons dans la même catégorie. Maintenant j'en suis sûr! Je t'ai analysée! Tu n'as ni l'âge que ton corps veut me faire croire, et tu es de ma famille, de ma branche. Celle des Akuyôs. Admet-le! Je renonce à avoir un contrôle sur toi. Je joue franc-jeu et te laisse libre, mais je pense que tu as tout à gagner à me faire confiance et à m'accepter comme ton égal."

Asahi resta un long moment à attendre une réponse qui ne venait pas... Finalement, un souvenir lui revint en mémoire. Il fut comme frappé et s'en alla en courant en balbutiant quelque chose à Aurore excusant son départ précipité.